Laurent Milchior (Etam) : "Notre responsabilité, c’est d’arriver à faire que cette mode soit durable"
Laurent Milchior, Co-gérant du groupe Etam, était l’invité de Jean-Paul Chapel ce mardi 07 juin.
Invité de Jean-Paul Chapel ce mardi 07 juin, Laurent Milchior, Co-gérant du groupe Etam, a déclaré que plus de 60 % de ses produits étaient sous le label « wecare ! », un label interne, certifié par des organismes extérieurs, qui garantit une production avec plus de 50 % de matière recyclée ou biologique. 40 % des produits en sont donc exclus, ce qui se retrouve dans l'indice "Moralscore", qui a souligné que le compte n’y était pas concernant l’environnement. En ce sens, si Laurent Milchior concède qu’il est de toutes façons polluant de produire des vêtements, il remarque que le groupe a fait des efforts. "On s’est engagé à 2030 à baisser de 45 % notre empreinte par produit" réplique le Co-gérant du groupe Etam. Parmi les actions engagées, la baisse de la consommation en eau du groupe serait particulièrement importante avec l’ouverture d’une usine en Tunisie qui permettra une teinture avec un impact zéro en eau via l’impression digitale. L’utilisation du bateau plutôt que de l’avion pour acheminer la production permet par ailleurs au groupe de réduire ses émissions carbones : "Le transport dans l’intégralité des émissions du groupe, c’est 1 %". D’après lui, l’enjeu de la décarbonation sera plutôt dans la consommation électrique et dans la sortie du charbon, en particulier chez les fournisseurs.
Laurent Milchior déclare que l’impact environnemental du textile est une responsabilité des entreprises et que celle-ci va augmenter avec l’arrivée de 3 à 4 milliards de nouveaux consommateurs sur le marché, demandeurs de « Fast fashion » (vendre des produits bon marché avec un renouvellement rapide). Ce qui impliquerait plusieurs choses : "Notre responsabilité, c’est d’arriver à faire que cette mode, soit durable, ça veut dire moins de stocks résiduels, arriver à acheter plus court, bien traiter le résiduel pour ne pas le retrouver sur des plages en Afrique".
Les prix des vêtements seront en tout cas en hausse avec l’augmentation des prix des matières premières et de l’énergie. "Ça augmente de 5 millions d’euros uniquement notre facture d’électricité". De fait, Laurent Milchior conclut que l’équation économique est compliquée, car Etam ne veut pas perdre des consommateurs, mais qu’il doit préserver les emplois du groupe.
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