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Marc Lhermitte (EY) sur les investissements étrangers en France : "On creuse l’écart"

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Article rédigé par franceinfo - Grégory Vincens
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Marc Lhermitte, associé chez EY et responsable du programme attractivité, était l’invité de Jean-Paul Chapel ce mardi 31 mai sur Franceinfo.

Incroyable mais vrai : avec 1 222 décisions d’investissements étrangers en 2021, la France reste la plus attractive en Europe. "On creuse l’écart par rapport à nos deux concurrents historiques, le Royaume-Uni d’une part, et l’Allemagne d’autre part" souligne Marc Lhermitte, associé chez EY et invité de Jean-Paul Chapel ce mardi. D’après lui, cette attractivité de la France retrouvée est le résultat d’un effet de rattrapage d’une décennie compliquée pour l’image de l’hexagone. Elle serait aussi liée aux deux plans de relance, France Relance et France 2030 ainsi qu'aux réformes engagées : "Avec l’arrivée d’Emmanuel Macron, on a mis au centre du jeu cet agenda d’une France internationale, réduction de l’impôt sur les sociétés, les réformes du marché du travail fin 2017… ". Et malgré les incidents récents au Stade de France qui pourraient nuire à l’image de la France, Marc Lhermitte reste optimiste concernant les investissements : "Sur le moyen-terme, les dirigeants savent faire le tri entre ça, qui n’est pas une bonne nouvelle, et puis le cap". Même chose pour la guerre en Ukraine : "Les deux tiers des dirigeants que nous avons interrogés indiquent qu’ils sont plutôt confiants sur la capacité à tenir le cap".

Les investissements étrangers tirent en tout cas largement l’économie française : "35 % des exportations industrielles de la France sont portées par ces entreprises à capitaux étrangers" affirme Marc Lhermitte. Deux millions d’emplois en France sont d’ailleurs associés à ces entreprises et 45 000 emplois ont été créés en 2021 par ces projets. Grâce à ces investissements, l’associé d’EY cite notamment des emplois créés pour Volvo dans l’électrique, Sharp dans le médical ou encore pour l’entreprise suisse "Aigle" qui produit des bottes et qui relocalise sa production de Chine vers la France. Mais si l’hexagone reste premier en nombre d’investissements étrangers, ces derniers ne sont toutefois pas des gros projets en volume ainsi qu'en termes de créations d’emplois en comparaison des deux principaux concurrents européens. En cause : un coût du travail plus élevé qu’au Royaume-Uni, mais aussi des procédures plus longues et plus complexes qu’en Allemagne, toujours considérée comme la première économie européenne. Autre faiblesse : les annonces d’investissements en France sont surtout concentrées sur des extensions et non pas des nouveaux projets : "Il faut qu’on arrive avec de l’innovation, avec de la fiscalité encore un peu réduite (…) à arriver à accueillir de plus gros projets, des projets plus stratégiques".

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