: Vidéo Jean-Hervé Lorenzi : “Il n’y a pas que l’environnement. Il y a les jeunes qui vont arriver sur le marché du travail dans trois mois. Ce n’est pas ce qui est proposé qui va régler le problème"
Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes, était l'invité de :l'éco ce mardi 30 juin 2020.
Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes, réagit aux propositions de la Convention citoyenne pour le climat et au coût des mesures. “C’est toute la difficulté. On a une estimation de ce que représente l’isolement thermique de tous les logements. C’est à minimum des dizaines de milliards d’euros, étalées sur une période assez longue. La convention s’est engagée à isoler thermiquement l’ensemble des logements avant 2040. Changer le mix de production d’énergie, on ne sait pas bien ce que ça coûte. On est dans une grande incertitude. Derrière, évidemment on souhaite des emplois. Mais on va avoir une croissance du chômage très rapide dans les mois qui viennent. On ne va pas créer autant d’emplois dans ce secteur là aussi rapidement qu’on a des pertes d’emploi. Deuxième remarque sur cette convention, elle a réussi à ne pas traiter deux sujets majeurs : le nucléaire et le problème de la taxe carbone, un sujet très délicat puisque le problème n’est pas la taxe carbone mais qui la paye.”
Jean-Hervé Lorenzi évoque la méthode employée. “Tout ça va être soumis à la fois au Parlement, peut-être par référendum. Hier, on a eu un très bel exercice de politique. “Oui, je suis d’accord sur tout, sauf évidemment sur ce qui pose énormément problème, ce dont les Français ne veulent pas : la limitation de la vitesse. Mais on va le soumettre aux autorités légitimes, soit le Parlement, soit le peuple français à travers un référendum." Il y a habilité sur l’idée et, non pas on cache la poussière, mais on pousse le ballon comme font les avants en football, on pousse et on va voir ce qui va se passer au Parlement. Évidemment, s’il y a un référendum, les Français décideront, mais il y a quand même un climat favorable à tout ce qui s’est dit.”
Va-t-on rembourser l’argent engagé depuis le début de la crise ? “Oui, bien sûr. Mais là il faut être précis. Il y a tout ce qui est, en réalité, endettement qui est soutenu par la Banque centrale européenne. Au-delà du débat pour savoir s’il faut annuler ou ne pas annuler, qui est un débat important idéologiquement, mais pas économiquement, dans les faits cette partie-là ne sera jamais réellement remboursée puisque ce que l’on paye à la BCE on le récupère par les dividendes qu’elle nous verse. Donc en réalité ça n’existe pas, il y a une partie qui ne sera pas prise en compte par la BCE. Il va falloir quand même réfléchir à d’autres sujets. Il n’y a pas que l’environnement. Il y a la jeunesse, les jeunes qui vont arriver sur le marché du travail dans trois mois, attention. Ce n’est pas ce qui est proposé qui va régler le problème. Nous allons faire des propositions autrement plus rigoureuses car si 200 à 300 000 jeunes n’ont ni emploi, ni stage, ni apprentissage en septembre, ils ne seront pas contents, les parents ne seront pas contents, les grands-parents ne seront pas contents et là il faut mettre beaucoup plus d’argent que ce qui est prévu.”
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