Jean-Christophe Repon (CAPEB) sur la hausse de prix sur les devis : "10 à 30 %, on sera bien au-dessus de l’inflation"
Jean-Christophe Repon, président de la CAPEB, était l’invité de Jean-Paul Chapel ce mardi 22 mars.
Invité de Jean-Paul Chapel ce mardi, Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment, a confirmé les problématiques de pénurie de matériaux et de hausse des prix depuis un an dans les chantiers du bâtiment. Si cette hausse et ces pénuries avaient été classées comme conjoncturelles après le COVID, celles-ci perdurent. Jean-Christophe Repon cite des tensions notamment sur l’acier, le bois, le verre, mais il affirme également que le bâtiment est touché par la hausse des prix de l’énergie : "On a des productions qui doublent leurs devis de coût d’énergie à la production et qui viennent impacter l’artisan que nous sommes". Des fours seraient notamment mis à l’arrêt par les fournisseurs faute de pouvoir payer le prix de l’énergie : "Sur le carrelage en Italie, la terre cuite en France, sur des usines qui seraient prêtes à fermer puisque trop énergivores" mais aussi des tuiles et des briques du fait de la hausse des prix du gaz.
À cause de ces pénuries, Jean-Christophe Repon affirme que des chantiers seraient fortement retardés : "On a des fournisseurs qui nous disent qui'ils n’ont pas de dates de livraisons et on a surtout des fournisseurs qui nous disent qu’en fait, ils ont un prix qui est maintenu 24 heures". Ceci cause des tensions sur la trésorerie du fait du paiement des avances : "On est un peu sur la problématique de ce qu’on a vécu pendant le COVID, celui qui paiera le prix du masque sur le tarmac en Chine aura le masque". Concernant ces retards, des distributeurs auraient même retiré des matériaux des catalogues "pour privilégier une filière plutôt qu’une autre". Les hausses de prix devraient être répercutées sur les clients même si Jean-Christophe Repon affirme que les artisans préféraient généralement réduire leurs marges : "C’est plus tenable" affirme-t-il.
Le président de la CAPEB estime des hausses de prix sur les devis de l’ordre de 10 à 30 % : "On sera bien au-dessus de l’inflation" en expliquant que la hausse des prix de l’acier et du verre a atteint 25 %. D’après lui, ces hausses de prix devraient inciter les clients à renoncer à des travaux du fait de la perte de pouvoir d’achat induite ce qui aurait des conséquences sur l’emploi du secteur du bâtiment : "Nous avons peiné pendant les 6 derniers mois de 2021 pour recruter et là, on s’aperçoit que maintenant on va avoir des difficultés à maintenir l’emploi". Il juge par ailleurs le plan de résilience du gouvernement insuffisant : "Nous, on demandait à ce qu’il y ait à minima une TICPE flottante sur le bâtiment et qu’on puisse récupérer un avoir fiscal sur le gasoil". Il demande par ailleurs une réduction de la TVA pour préserver le pouvoir d’achat des particuliers.
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