Yohann Petiot (Alliance du commerce) : "Nous avons perdu en 2020 plus de 30 000 emplois dans le commerce."

D’après Yohann Petiot, Directeur Général de l’alliance du commerce, l’heure est grave pour les commerçants qui ont été fortement affectés par la crise sanitaire : "L’année dernière, nous avons encore perdu plus de 10 % de notre chiffre d’affaires par rapport à une année normale". Ces pertes ont continué cet hiver avec un bilan des soldes décevant lié au télétravail et aux nombreux cas contacts et positifs : "Au mois de janvier, on a fait -24 % des ventes en magasin". Parmi les commerces les plus touchés par la crise, ce sont logiquement ceux qui ont été fermés le plus longtemps et qualifiés de "non-essentiels" : ceux des secteurs du vêtement des chaussures, des bijoux et de la parfumerie. Si Yohann Petiot reconnaît un soutien important de la part du Gouvernement pour compenser ces fermetures, des pertes d’emploi sont néanmoins à signaler : "Nous avons perdu en 2020 plus de 30 000 emplois dans le commerce".

Yohann Petiot l'affirme : l’urgence est d’investir dans les magasins de demain : "Il faut qu’on double notre effort d’investissement". Sur cette question, il note un fort retard français : "Les distributeurs en France investissent en moyenne 2 % de leur chiffre d’affaires par an, les entreprises, c’est 4 %, Amazon, c’est 9 %". Il en appelle à l’Etat pour préparer un plan de relance comme pour l’industrie : "Il faut que l’Etat soit à nos côtés pour accélérer ces investissements". Afin de dynamiser le secteur, des baisses de taxe sur l’outil de production "Le magasin physique" et des horaires plus larges d’ouverture sont souhaitées : "Les commerces sont finalement ouverts 30 % du temps libre des Français". Selon lui, une généralisation des 12 ouvertures le dimanche par an à toutes les villes ainsi que la possibilité aux commerces alimentaires d’ouvrir plus tard permettraient de résoudre en partie ce problème.

Pour les élections présidentielles, le Directeur Général de l’alliance du commerce attend une volonté politique forte du prochain exécutif. Il demande notamment d’ "Avoir un Président et un gouvernement qui soient engagés sur ce secteur". En ce sens, il souhaiterait avoir un Ministre qui soit pleinement dédié aux questions liées au commerce : "Dans le message politique, c’est important que notre secteur soit reconnu comme un secteur important".