Muriel Pénicaud : "La parité amène de la performance"
Muriel Pénicaud, représentante permanente de la France à l'OCDE, est l'invitée de Jean-Paul Chapel dans la matinale de France Info.
L'index de l'égalité professionnelle femmes-hommes a été créé en 2018 par Muriel Pénicaud, alors ministre du Travail. L'écart de salaires entre les femmes et les hommes tend à diminuer mais il reste de 28 % globalement et de 9 % à travail égal. Un résultat mitigé commenté par Muriel Pénicaud : "On progresse que si l'on mesure. La preuve avec ce rendez-vous annuel où chaque entreprise doit publier ses résultats." Elle félicite "les grandes entreprises qui viennent de passer d'une moyenne de 82 à 88 points sur 100. Il reste du travail à faire. Mais je voudrais saluer celles qui sont à 100/100 comme la Française des Jeux ou la RATP qui a gagné 10 points". Encore peu de sanctions sont appliquées en cas de scores faibles répétés. "La loi doit trouver un mix entre la confiance et la sanction. Au point de démarrage, il y a eu des contrôles mais peu de sanctions, seulement des rappels à l'ordre. Progressivement, il devrait y en avoir plus. Faire un rattrapage salarial, cela demande de le prévoir, de le négocier, de le budgétiser."
Alors que la loi exige qu'une femme, à son retour de congé maternité, bénéficie de la moyenne des augmentations salariales réalisées, certaines entreprises ne l'applique pas toujours. "Il est inexcusable que des entreprises ne le fasse toujours pas", déplore Muriel Pénicaud en mettant également en avant le manque de femmes présentes dans les plus importantes rémunérations. "Seules 25 % des entreprises qui ont publié leur index respectent cette parité." Elle conclut : "On a les moyens de progresser mais il ne faut rien lâcher."
Avec une centaine de personnalités, l'ancienne ministre du Travail a appelé, la semaine dernière, à lancer des états généraux de la jeunesse pour redonner espoir aux 15-25 ans particulièrement touchés par la crise économique et social qui découle du contexte sanitaire. "C'est une tribune d'appel à la mobilisation générale pour les jeunes et avec les jeunes. On constate tous que beaucoup de jeunes vivent une situation difficile." Des actions sont en train d'être préparées dans ce sens. Mais quid d'un RSA étendu au moins de 25 ans ? "Je veux aller au-delà de cette question et discuter de tout cela avec des jeunes lors d'états généraux. Je vois beaucoup de personnes en parler mais j'aimerais savoir ce qu'en pensent les jeunes." Pour cela, le collectif de 162 personnalités compte mettre en place un sondage sur différentes thématiques.
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