: Vidéo Emmanuel Carli : “Les besoins en France c’est 80 000 développeurs et, croyez-moi, le secteur n’est pas du tout en mesure de les fournir"
Emmanuel Carli, directeur général d’Epitech, était l'invité de :l'éco ce lundi 22 juin 2020.
Emmanuel Carli, directeur général d’Epitech, présente son école d’informatique. “C’est l’école de l’innovation et de l’expertise informatique. On aborde l’informatique d’une manière très large. C’est un cursus délivré en cinq ans, pendant lesquels les étudiants vont apprendre les fondamentaux de l’informatique, mais aussi à s’insérer dans un éco-système, ultra-mouvant, aussi bien en France qu’à l’international.”
Emmanuel Carli revient sur le modèle d’enseignement d’Epitech. “La composante académique à Epitech n’existe pas comme telle. Aux origines de l’école en 1999, un moment où Internet commence à accélérer, les communautés commencent à se connecter, le fameux système d’exploitation Linux qui est open-source depuis peu de temps, on se rend compte que l’évolution du logiciel va venir de la collaboration. On ne peut pas avoir de méthodes académiques, on a besoin d’apprendre à nos étudiants à apprendre, de les focaliser sur nos problèmes et de faire en sorte qu’ils puissent faire l’acquisition des connaissances pour les transformer en compétences. C’est pour ça que la méthode pédagogique d’Epitech est une méthode par projets. L’importance c’est l’acquisition des connaissances, la remise en cause permanente parce que notre système évolue extrêmement vite.”
Le directeur dresse le profil de ses étudiants. “On a 60% des bacheliers qui sont des bac S, 40% des bacheliers qui sont d'autres bacs. Des profils, qui viennent des fois de bacs professionnels. Ce qui est important à Epitech c’est la personnalité, ce n’est pas le dossier scolaire. Ce que les étudiants vivront à Epitech, ils ne l’auront jamais vécu avant au lycée. On ne peut pas prendre ce repère là pour sélectionner nos étudiants."
Êtes-vous inquiet pour l’insertion de vos étudiants ? “Pas du tout. Aujourd’hui, on a 90% des étudiants qui sont en stage, les 10% restants sont plutôt à chercher des projets qui leur conviennent bien. Un article de Forbes, sorti la semaine dernière, montre que le chômage aux Etats-Unis pour ces populations est passé de 3 à 2,5%, quand il est passé de 4% à 13% pour tous les autres secteurs d’activité. Il y a eu des licenciements dans le monde des start-ups, à peu près 500 start-ups qui ont licencié 64 000 personnes, mais ce n’est pas dans les équipes de développement, ça a vraiment été très marginal. 90% de nos étudiants sont en stage, la moitié sont en CDI, avec des salaires qui avoisinent les 3 000 euros. Les entreprises qui ont réussi à s’en sortir ce sont celles qui ont su s’appuyer sur le digital. Entre les théâtres, les restaurants et toutes ces activités, qui subissent de plein fouet la crise, s’appuyer sur le digital pour créer un lien et une activité, des flux financiers supplémentaires, c’est un point sur lequel on ne reviendra pas. Donc ça crée encore plus d’opportunités. Aujourd’hui, les besoins en France c’est 80 000 développeurs et, croyez-moi, le secteur n’est pas du tout en mesure de fournir ces 80 000 développeurs.”
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