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Marc-Antoine Jamet (Cosmetic Valley) : "La crise a modifié la composition du panier de consommation des produits cosmétiques"

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: L'éco
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En pleine crise économique, comment se porte la filière des produits cosmétiques ? Marc-Antoine Jamet, Secrétaire général de LVMH et président de la Cosmetic Valley, était l’invité de Stéphane Dépinoy dans ":l’éco" pour apporter des éléments de réponse.

En pleine crise économique, comment se porte la filière des produits cosmétiques ? Marc-Antoine Jamet apporte des éléments de réponse : "Le confinement a freiné la consommation des produits esthétiques, la production et l’export. Mais les choses s’arrangent au 3ème trimestre, suite à un effet de substitution dans le panier des consommateurs. Le bas du visage est moins maquillé, mais les produits d’hygiène et de soin connaissent un essor. Les hommes commencent également à se maquiller pour soigner leur apparence pour les réunions de télétravail. Certes, les PME ont souffert, mais les grandes marques Françaises restent en bonne santé. Elles inspirent la confiance à travers une attractivité très forte. L’activité des instituts de beauté, de la grande distribution et du travel retail (activité commerciale exercée dans les lieux de transport) ont chuté... Mais à l’inverse les ventes en ligne ont connu un boom absolument extraordinaire. C’est la force de ce secteur qui est très divers, composés à la fois de multiples PME et établissements individuels, et aussi de grands groupes."

Quant au budget global, a-t-il été revu à la baisse avec la crise ? Visiblement non, selon le secrétaire général du groupe LVMH: "Nous partions d’un niveau finalement peu élevé, la consommation des Français pour les produits cosmétiques étant de 250 euros en moyenne par an, dans trois points d'achat au maximum, cinq fois par an. Nous ne savons pas encore si ce montant a été révisé à la baisse, mais on voit surtout que l’on est beaucoup dans des achats de compensation. L’objectif de cette nouvelle orientation des achats est de se sentir mieux, chez soi, et épanoui. Les produits en vogue sont souvent anti-âge, naturels, de digitalisation et d’éco conception. Le do-it yourself (faites-le vous-même) est également en hausse".

"La cosmétique française est la plus sûre au monde"

Concernant le respect de l’environnement et l’envie des consommateurs de davantage consommer bio, Marc-Antoine Jamet se veut rassurant. "Je considère que la cosmétique française est l’une des mieux réglementées au monde, en raison notamment de la règlementation européenne qui pèse sur nous. Nous avons l’impression 364 jours par an qu’elle est épouvantable… Et aujourd’hui nous sommes dans le 365ème : elle est en réalité formidable, c’est le meilleur argument de vente que l’on puisse avoir. Nous avons aussi des partenariats avec des laboratoires publics comme le CNRS. La traçabilité très forte, la transparence aussi… Un produit très peu dangereux pourrait provoquer un scandale énorme, mais cela n’arrive jamais."Quant à une récente étude de 60 millions de consommateurs qui vise à alerter les consommateurs sur la présence de composants toxiques dans plusieurs produits, Marc-Antoine Jamet considère que la méthodologie de de l’étude est douteuse : "Dans cette étude, il n’y avait pas de méthode de calcul, pas de raisonnement. On y mêlait à la fois des données qui étaient des choux et des données qui sont des navets. Je me demande qui contrôle le contrôleur… C’est la même chose pour des applications qui surgissent et qui sont auto-proclamées absolument extraordinaires, sans qu’on sache qui sont derrière. Mais le fait est là : la cosmétique française est la plus sûre du monde, la plus contrôlée et la plus vérifiée. C’est d’ailleurs un des arguments du Made in France : l’authenticité des produits, la force de l’innovation, la sécurité des consommateurs et la protection de l’environnement. Je ne crois pas qu’il y ait un carré magique qui soit aussi proche du consommateur que celui de la cosmétique française."

"1500 postes sont en permanence inoccupés dans notre filière"

Enfin, le président de la Cosmetic Valley souligne que la filière des produits cosmétiques est un important vivier d’emplois : "La cosmétique représente 250000 emplois, 25 milliards d’euros et est le deuxième secteur exportateur de la France. Nous avons une demande régulière. 1500 postes sont en permanence inoccupés dans notre filière, qui recherche des jeunes, des chimistes, des biologistes, capables de travailler avec nous dans un grand marché et pour un grand produit."

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