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Samuel Vandaele (Jeunes Agriculteurs) : « Les agriculteurs se sont toujours adaptés à la demande des concitoyens mais il faut que celle-ci se transforme en acte d’achat »

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: L'éco
Article rédigé par franceinfo - Aurore Briffod
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Samuel Vandaele, président du syndicat Jeunes Agriculteurs, est l’invité de Jean-Paul Chapel dans la matinale de France Info.  

A la veille d’un sommet organisé par plusieurs syndicats agricoles, Samuel Vandaele alerte sur la menace qui pèse sur la souveraineté alimentaire. Plusieurs facteurs expliquent ce risque dont « le renouvellement des générations, avec plus de 46 % des agriculteurs qui vont pouvoir accéder à la retraite d’ici à 2026 ». Les conséquences d’une baisse des effectifs dans l’agriculture sont multiples : « Plus de concentration des terres, certaines pourraient même finir en friche demain, donc moins d’alimentation pour nos concitoyens dans leurs assiettes. »

60 % des fruits et 50 % des volailles consommés sont importés. Une tendance en hausse. Le président des Jeunes Agriculteurs donne des clés de compréhension : « L’importation est directement liée au prix et à l’acte d’achat des citoyens. Aujourd’hui, en France, on a la chance d’avoir une alimentation de qualité et tracée – saine, sûre et durable – qui génère parfois des charges supplémentaires répercutées sur le prix. » Certains consommateurs n’ont d’autre choix que d’acheter les produits les moins chers en magasin. « Il ne s’agit pas d’une grande différence. Pour l’œuf par exemple, il s’agit d’un centime. »

Les efforts réalisés par la grande distribution pour promouvoir les produits originaires de France vont « dans le bon sens » pour Samuel Vandaele. « Avec certains acteurs de la distribution, nous sommes rentrés dans une démarche de progrès, de traçabilité et avec des contrats tripartites entre la grande distribution, l’éleveur et les intermédiaires. Cela permet une transparence sur l’ensemble de la filière. »

Le président des Jeunes Agriculteurs insiste également sur le rôle des consommateurs en faisant la différence entre « ce qu’ils veulent et ce qu’ils font », « l’agriculture et les agriculteurs se sont toujours adaptés à la demande des concitoyens mais il faut transformer celle-ci en acte d’achat ».

Malgré le fait que la France reste le premier producteur européen sur le plan agricole avec un excédent commercial de 8 milliards d’euros, Samuel Vandaele se montre prudent : « Quand on voit l’augmentation de l’importation de certains produits, il est important que dès maintenant on s’en occupe pour éviter d’aller vers une catastrophe. »

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