: Vidéo Moussa Camara : “Notre objectif : proposer d’autres alternatives, montrer des parcours de réussite différents dans le monde économique, par l’entrepreneuriat, par l’emploi”
Moussa Camara, président-fondateur de l’association Les Déterminés, était l'invité de :l'éco ce jeudi 4 juin 2020.
Moussa Camara, président-fondateur de l’association Les Déterminés, s’exprime sur les mobilisations en France contre les violences policières. “Je n’ai jamais vu ça en France. Aujourd’hui, il y a une vraie problématique avec les violences policières. Il faut retrouver une société apaisée. Pour ça, il faut rendre justice à toutes les victimes de ces violences policières. Il y a une révolte, une mobilisation pour dire stop, il faut retrouver une relation police-population plus apaisée, faire en sorte que ces drames on n’ait plus à les connaître pour les générations à venir.”
Pour le président de l’association Les Déterminés, “tout le monde doit se mobiliser contre le racisme”. “Toute la population, les entreprises, l’État, les responsables économiques, les médias. Ce qu’il s’est passé aux États-Unis a été révélateur. Mais ce qu’il se passe en France c’est depuis longtemps, on n’en parle pas assez.”
Moussa Camara a lui-même déjà été victime de discrimination. “Quand vous vivez dans un quartier c’est monnaie courante. Aujourd’hui ce n’est plus le cas parce que ma situation a évolué mais j'aurais pu être un Adama Traoré. Parce qu’il y a aujourd’hui une relation assez tendue. À mon époque, il y avait la police de proximité, les relations étaient beaucoup plus apaisées.”
Ces discrimination sont “l’une des raisons” qui ont poussé Moussa Camara a créé son association Les Déterminés, qui propose des formations gratuites de 6 mois. “Dans ces territoires, ces quartiers, il y a une précarité, pas mal de difficultés, un taux de chômage assez énorme. Notre objectif c’est de proposer d’autres alternatives, montrer des parcours de réussite différents dans le monde économique, par l’entrepreneuriat, par l’emploi. Si on arrive à faire en sorte que les gens se développent économiquement à ce moment-là on favorise une réussite sociale.”
Moussa Camara redoute les conséquences de la crise sanitaire et la réduction des offres de contrats d’apprentissage. “C’est inquiétant, beaucoup d’entreprises vont avoir du mal à redémarrer, il y en a qui ne vont pas se relever de cette crise. Il y aura un impact pour toute l’économie française et cet impact va être répercuté sur notre jeunesse dans les filières d’apprentissage et d’alternance. Il faut qu’on trouve des solutions alternatives, qu’on soit beaucoup plus solidaires. En réalité, on peut créer des futurs décrocheurs, des personnes qui avaient peut-être un projet d’alternance, d’apprentissage, finalement ils vont se retrouver sans patron, ils vont peut-être arrêter l’école, n’auront pas de solution parce que personne va les recruter, sans diplôme. Il y a une vraie urgence sur ces sujets."
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