Alain Bazot (UFC-Que Choisir) : "On paye une taxe sur la taxe"
Alain Bazot, président de l’UFC-Que Choisir, est l’invité de Jean-Paul Chapel dans la matinale de France Info.
Le prix de l’énergie s’élève de semaine en semaine. "Ça peut encore continuer, aussi bien pour l’électricité, que le gaz, que le fioul," déclare Alain Bazot, président de l’UFC-Que Choisir et invité de Jean-Paul Chapel. "Il y a une flambée historique des prix."
"Si on parle du gaz, on est complètement tributaires des marchés internationaux," poursuit Alain Bazot. Des marchés internationaux en tension du fait de la reprise de la consommation, de la production qui ne suit pas le rythme de la demande, et des états qui reconstituent leurs réserves. Les répercussions sur les ménages sont "considérables" d’après le président de l’UFC-Que Choisir. "En un an, en moyenne, un ménage qui va se chauffer au gaz va passer de 1000 € à 1500 €."
Autre prix d’énergie en augmentation : l’électricité. Une hausse de 10 % de la facture est annoncée pour février 2022. "Aujourd’hui, les Français ne bénéficient pas de l’avantage de l’énergie électronucléaire," déplore Alain Bazot. "EDF gagne sur tous les tableaux. Il vend très cher ce qu’il ne vend pas aux Français, à l’étranger, et il vend beaucoup trop cher son énergie nucléaire avec le tarif réglementé aux Français."
Selon le président de l’UFC-Que Choisir, "on paye une taxe sur la taxe." La TVA s’ajoute en effet à une multitude d’autres taxes sur l’énergie. Alain Bazot rappelle que pour le Conseil d'État, l’électricité est un bien essentiel. Dans ce contexte, il interroge : "Est-ce que c’est légitime qu’une TVA soit à 20 % ? On estime que non," affirme-t-il. "Un levier majeur qu’aurait le gouvernement, ce serait de baisser la taxe – la TVA – de 20 % à 5,5 %." Alain Bazot estime que le montant du chèque énergie proposé par le gouvernement pour compenser la hausse des prix est "très loin du compte." "Ça laisse sur le carreau 80 % de la population," poursuit-il. L’Union européenne n’empêcherait pas la baisse de la TVA d’après lui. "Si vous écoutez ce que dit l’Europe : à circonstance exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Il y a une possibilité pour les états de jouer sur la TVA," soutient Alain Bazot, citant l’Espagne en exemple.
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