: Vidéo Jacques de Peretti : “Si nous indemnisons toutes les entreprises qui sont fermées, sur trois mois, c’est 60 milliards d’euros.”
Jacques de Peretti, PDG d’Axa France, était l'invité de :l'éco ce jeudi 16 avril 2020.
Jacques de Peretti, PDG d’Axa France, a rappelé que son “secteur est touché comme tous les autres secteurs par cette crise”. “Nous assistons à une dérive exceptionnelle du nombre de sinistres dans beaucoup de secteurs. Elle est de l’ordre d’un milliard d’euros. Nous sommes touchés par l’inflation des arrêts de travail, par les créances impayées dans les entreprises, les assurances annulation dans les théâtres notamment et puis aussi les dérives sur la santé. Nous sommes aussi touchés sur le chiffre d’affaires.”
Pour Jacques de Peretti, les assureurs doivent “participer à cet effort national”. “Nous ne pouvons pas rester insensibles à ce qui se passe pour les TPE, les commerçants, artisans. Notre profession a accepté de contribuer au fonds de solidarité, créé par le gouvernement. Notre contribution a été doublée pour la porter à 400 millions d’euros. À ce jour, nous sommes la seule profession à avoir fait cela. Et en ce qui concerne mon groupe, c’est plus de 50 millions.”
Jacques de Peretti est revenu l’application des contrats d’assurance concernant la perte d’exploitation. “C’est une garantie que nous offrons dans nos contrats pour prendre en charge les arrêts d’exploitation liés à un événement garanti, comme l’incendie. Cette perte d’exploitation est assortie de deux exclusions : la guerre et les pandémies. Parce que notre métier repose sur le principe de la mutualisation. Il faut qu’il y ait beaucoup de vaillants pour venir aider les blessés. Ce principe est fondamental. Aujourd’hui ce principe de mutualisation ne peut pas s’appliquer.”
Le PDG d’Axa France a poursuivi sur l’arrêté du 14 mars, qui impose la fermeture de certains établissements. “Il ne s’agit pas d’un arrêté, comme c’est écrit dans nos contrats, pris par les autorités de police ou d’hygiène et sécurité. Il s’agit d’un arrêté ministériel. Si nous indemnisons toutes les entreprises qui sont fermées, sur trois mois, c’est 60 milliards d’euros.” Un montant égal à “l’ensemble des capitaux propres” des assureurs français. “Ça voudrait dire que vous rayez les assureurs de la carte et que demain il n’y a plus d’assureurs pour assurer les entreprises et les particuliers car ils auront disparu. Ce n’est pas qu’un problème juridique, c’est un problème économique.”
Peut-on imaginer demain la création d’un régime pour la catastrophe sanitaire ? “Tout à fait. Je crois que cette situation a démontré que nous avons besoin de créer un régime qui prend en charge ce genre de problèmes. Et ce régime pour le créer nous avons besoin d’associer l’État puisqu’il est complètement à la manoeuvre dans ce genre de situations. Pour cela, il faut le créer, que l’État donne une garantie et que nous puissions le faire.”
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