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Vidéo Jean-Claude Delgènes sur le chômage partiel : "25% des entreprises et des employeurs n’ont pas forcément respecté les contraintes de non-activité"

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: L'éco
Article rédigé par franceinfo
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Jean-Claude Delgènes, président du groupe Technologia, était l'invité de :l'éco ce jeudi 14 mai 2020.

Jean-Claude Delgènes, président du groupe Technologia, cabinet spécialisé dans les ressources humaines, a évoqué les résultats d’une étude menée pendant le confinement. Il explique avoir récolté la “réponse de 2600 élus du personnel, avec une cinquantaine d’entretiens”. “Il s’agissait de comprendre ce qu’il s’était passé pendant la période pour bien préparer l’avenir. Dans les faits que nous avons remontés, nous avons constaté qu’il y avait eu des abus en ce qui concerne l’utilisation du dispositif mis en place au niveau du chômage partiel. Disons que 24 à 25% des entreprises et des employeurs n’ont pas forcément respecté les contraintes de non-activité. Il y a eu des salariés qui se sont plaints. Ça représentait à peu près un salarié sur quatre, qui avait été appelé ou appelé à continuer à travailler dans cette période difficile.

Jean-Claude Delgènes a évoqué les reprises dans différents secteurs. “Dans l’industrie les choses se passent plutôt bien parce qu’il y a une bonne qualité de dialogue social, les gens ont travaillé ensemble. Là où ça se passe mal, c’est lorsqu’on ne considère pas suffisamment les élus du personnel, qui sont les ambassadeurs des salariés, qui remontent les problèmes de terrain. Les difficultés ont été nombreuses. Cette épreuve n’a jamais été connue donc il y a beaucoup de gens qui sont avec des facteurs de vulnérabilité, des problèmes de dépression, qui sont quasiment inaptes au travail, qu’il faut aider. Il faut remettre par le discours, par la considération, par le respect, par le respect des prérogatives, tout le monde au travail, mais on ne le fera pas par des systèmes qui tombent d’en-haut, et qui s’imposent aux uns et aux autres. Il faut vraiment retrouver cet élan collectif et l’élan collectif ne viendra que s’il y a la considération des élus, qui sont les ambassadeurs des salariés.

Quel est le bilan sur le télétravail ? “Là encore, il y a eu beaucoup de dérives. À peu près 30% des répondants expliquent qu’ils ont été avec des exigences professionnelles démesurées, dans un surinvestissement avec parfois de grandes difficultés en raison de l’environnement de travail pas forcément adapté. Par ailleurs, les gens sont obligés de prendre en charge eux-mêmes, tout ce qui est frais, fournitures, ramettes de papier, etc. Et rien n’est prévu sur le plan législatif pour permettre de rembourser ces sommes avancées. Les gens nous disent : “Je suis obligé de payer pour pouvoir effectivement travailler. On m’oblige à rester chez moi, je suis obligé de payer pour travailler.” Donc il y a beaucoup de choses à voir, pour préparer et apaiser les esprits, apaiser les peurs, permettre vraiment le retour au travail.

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