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Patrick Artus (Natixis) : "On va monter probablement au moins à 5 % d’inflation en France."

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Article rédigé par franceinfo - Grégory Vincens
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Patrick Artus, Chef économiste de Natixis, était l’invité de Jean-Paul Chapel ce jeudi 10 mars.

Invité de Jean-Paul Chapel ce jeudi, et à l’occasion de la publication de son livre écrit avec Marie-Paule Virard : "Pour en finir avec le déclin", Patrick Artus a réagi à la guerre en Ukraine et ses conséquences économiques. Pour lui, nous traverserions une période de stagflation, une situation qui regroupe à la fois croissance faible et taux d’inflation élevé : "Tout le monde l’a dit, ça nous met en stagflation, on va perdre de la croissance". Du côté de cette dernière, il souligne que les prévisions pour l’année 2022 seront largement revues en fonction des mesures prises par l’Etat : "Elle était prévue à 4 % avant la guerre en Ukraine (…) aujourd’hui si on dit 2, on est donc à deux points de moins". Du côté de l’inflation, la hausse sera amortie en partie par le blocage des prix du gaz. Néanmoins, il affirme : "On va monter probablement au moins à 5 % d’inflation en France (…) en Europe on peut monter à 8 %". Avec une hausse des salaires de 2,5 %, les Français perdraient donc 2,5 points de pouvoir d’achat. Patrick Artus note toutefois qu’une partie sera financée par du déficit public : "Pendant la COVID, la totalité de la perte de pouvoir d’achat était prise en charge par l’Etat".

Patrick Artus défend l’idée qu’il faudra réformer les retraites et allonger la durée du travail dans la vie comme le propose Emmanuel Macron : "Si on maintient le régime de retraite actuel, on aura beaucoup de mal à faire les autres dépenses publiques qu’on a envie de faire". Il reconnaît tout de même : "Il faut aussi quand même que les économistes prennent en compte que l’opinion est quand même très défavorable à ça". Le recul de l’âge de départ à la retraite aurait également d’après lui un intérêt sur la formation des plus de 55 ans : "Quand la perspective, c’est qu’un salarié va partir à 62 ans à la retraite, ça incite l’entreprise à ne plus s’occuper de ce salarié à partir du moment où il a 55 ans".

Le Chef économiste recommande par ailleurs la baisse des impôts de production qui sont selon lui encore trop élevés : "C’est un impôt parfaitement stupide et très néfaste à l’industrie". Mais il souligne surtout l’enjeu de la compétence : "On n’a pas assez de personnes qui ont des compétences liées à l’industrie". En cause "Une vision fausse de l’industrie" qui n’attirerait que peu les jeunes filles. Patrick Artus met enfin en garde contre des investissements dans des filières qui ne seraient pas suivis de formation : "On met des milliards, mais si la filière hydrogène ne peut embaucher personne, ça ne marchera pas".

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