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Vidéo Pièces à conviction : "Un document d'Areva maquillé pour tromper l'État"

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 2 min
VIDEO. "Pièces à conviction" : Le document maquillé d'Areva pour tromper l'État
Article rédigé par Claire Berthelemy
France Télévisions

Dans l'enquête du magazine "Pièces à conviction" diffusé sur France 3, on découvre avec Marc Goua, député PS et spécialiste des finances du groupe, comment un document destiné à l'État a été maquillé pour faire valider le rachat d'Uramin par Areva. Extrait.

Uramin, le gouffre financier d'Areva depuis son rachat en 2007, n'en finit pas de déclencher enquêtes et commissions spéciales. La transaction validée par l'Agence des participations de l'État (APE) n'a visiblement pas été effectuée dans les règles de l'art. L'équipe de Pièces à conviction a enquêté sur les documents transmis avant la validation et a découvert que des modifications avaient été faites sur le document original. Le but ? Faire en sorte que la transaction soit validée le plus rapidement possible.

Marc Goua, député PS du Maine-et-Loire, travaille depuis juin 2011 sur les finances du groupe. En octobre de la même année, il publie avec le député UMP Camille de Rocca Serra un rapport au vitriol pour le compte de la Commission des finances de l'Assemblée. A l'époque, il expliquait ceci : "Le suivi de l'acquisition d'Uramin présente les mêmes traits [que l'EPR finlandais Olkiluoto 3, NDLR] : forte dépendance vis-à-vis de l'entreprise contrôlée, distance critique et capacité d'analyse insuffisantes, explosion des coûts pour le contribuable."

Un document vidé de ses informations négatives

Trois ans après, Marc Goua affirme que l'Agence des participations de l'État a été bernée dans le dossier, notamment via le rapport de présentation d'Uramin. Avant signature, il a en effet été épuré et vidé de tous les éléments défavorables. Le manque d'expérience de la petite société canadienne dans le domaine de l'uranium et l'absence d'infrastructure ont, par exemple, disparu du document à destination de l'APE. Quant aux points faibles, ils sont devenus "points d'incertitude". "C'est au moins un déficit d'informations [...] Quand on veut maquiller la mariée et qu'elle soit très très belle, on l'arrange un peu", souligne le député.

Mais il reste encore des zones d'ombre et des incertitudes dans le dossier. Y compris sur le pouvoir et le rôle d'Anne Lauvergeon dans les décisions et les interventions pour l'entreprise et son propre compte. Possédant une copie du scénario du documentaire de Pièces à conviction - document confidentiel -, elle est notamment intervenue auprès de Marc Goua, comme le montre cet extrait inédit de l'interview.

VIDE. Pièces à conviction : Marc Goua

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