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Vidéo Roumanie : des enfants qui rapportent

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Avenue de l'Europe, le mag. Roumanie : des enfants qui rapportent
Avenue de l'Europe, le mag. Roumanie : des enfants qui rapportent Avenue de l'Europe, le mag. Roumanie : des enfants qui rapportent
Article rédigé par France 3
France Télévisions

C'est la forme de criminalité organisée la plus visible en France. "Avenue de l'Europe" a enquêté sur l'un de ces réseaux roumains qui exploitent des enfants en les forçant à voler des téléphones portables dans les rues de Paris. Les journalistes ont remonté une filière qui va de la tour Eiffel à Brăila, sur le Danube.

25 septembre 2012 : 200 policiers investissent trois camps roms en Seine-Saint-Denis. Au départ de l’enquête, une forte augmentation de vols de portables dans la capitale et son métro. Derrière les petits voleurs à la tire, la police va découvrir un réseau roumain, qui les exploite : 63 mineurs et 28 adultes, 743 infractions au compteur. Une structure très organisée, un réseau de clans familiaux.

Ce sont les parents eux-mêmes qui obligent leurs enfants à voler des portables et des portefeuilles. Petits larcins, mais gros trafic : il s'agit d'une exploitation organisée d’enfants à des fins criminelles. C'est la forme de criminalité organisée la plus visible en France. Le magazine "Avenue de l'Europe" a enquêté sur ce réseau.

Misère et mariage précoce

Les journalistes ont remonté la filière jusqu'à la ville portuaire de Brăila, dans l'est roumain, où se concentre la communauté rom pletoş. Mais il est difficile de faire parler les Roms rentrés en Roumanie grâce à l'aide au retour. Même ceux qui ont été condamnés par la justice française et ont fait de la prison pour exploitation de mineurs nient avoir forcé les enfants à voler et avoir perçu de l'argent.

Des transferts d'argent ont été tracés par des policiers roumains, mais il s'agit de petites sommes. Ici, ni grosses cylindrées ni villas luxueuses : c'est la misère qui saute aux yeux. Alors pourquoi obliger ces enfants à voler ? A l'association Terre des Hommes de Bucarest, la capitale roumaine, on nous explique comment, dans cette ethnie pletoş de la région de Brăila, la coutume du mariage précoce est dévoyée pour forcer les petites filles à dérober des téléphones mobiles.

Un reportage de Régis Nusbaum, Yvon Bodin, Céline Fernandez et Anne Dominique Termont, diffusé dans "Avenue de l'Europe, le mag" le 16 novembre 2016.

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