: Vidéo Les petites filles de Brăila, mariées à 8 ans et exploitées par leur belle-famille

Comment fonctionnent les réseaux qui obligent les enfants à voler téléphones portables ou portefeuilles ? Pour le savoir, le magazine "Avenue de l'Europe" a remonté une filière jusqu'à Brăila, en Roumanie. C'est parfois leur propre famille qui exploite ces enfants, comme ce couple condamné par la justice française en 2012 (à trois et huit ans de prison) qu'ont retrouvé les journalistes. Mais ce n'est pas tout.

Pour en savoir plus, Régis Nusbaum s'est rendu à Bucarest. Le bureau de l'association Terre des Hommes dans la capitale roumaine, qui vient en aide aux différentes communautés roms, dénonce le dévoiement de certaines coutumes. Dans cet extrait, Raduza Condrui, qui représente l'association, nous en dit plus sur le sort des petites filles de Brăila, les plus exploitées des enfants roms. Quand la criminalité organisée et le mariage précoce se donnent la main...

"Une sorte de contre-dot, que les filles doivent rembourser en volant"

Brăila est une ville du sud-est roumain. C'est là que vit une forte concentration de Roms pletoş. Dans cette ethnie, les petites filles "sont mariées très jeunes, dès 8 ou 9 ans, explique Raduza Condrui. Dès qu'elles sont dans la famille de leur mari, c'est leur belle-mère qui les exploite régulièrement, qui leur dit ce qu'elles doivent faire ou ne pas faire."

"C'est aussi le cas en France, poursuit-elle. Ce sont principalement des filles qui sont contraintes par leur belle-mère à voler des téléphones mobiles. Elles ne veulent pas le faire. Mais à cause de leur mariage, elles doivent rembourser l'argent que leur belle-famille a versé à leurs propres parents. C'est une sorte de contre-dot, que les filles doivent rembourser en volant."

Des petites filles vendues à leur belle-famille, qui les exploite pour se rembourser.

Extrait de "Roumanie : des enfants qui rapportent", un reportage diffusé dans "Avenue de l'Europe, le mag" du 16 novembre 2016.