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Vidéo Victimes de l'Eglise : violée par des prêtres, on lui propose en guise de réparation de payer les frais vétérinaires de son chien

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Victimes de l'Eglise : violée par des prêtres, on lui propose en guise de réparation de payer les frais vétérinaires de son chien
Victimes de l'Eglise : violée par des prêtres, on lui propose en guise de réparation de payer les frais vétérinaires de son chien Victimes de l'Eglise : violée par des prêtres, on lui propose en guise de réparation de payer les frais vétérinaires de son chien (COMPLÉMENT D'ENQUÊTE/FRANCE 2)
"On parle à une femme qui a été violée plus de cent fois, qui a été l'objet sexuel de trois prêtres pendant des années, et on lui dit : 'On va réparer, on va s'occuper de votre chien'." L'avocat de Nanou Couturier résume ainsi la proposition choquante de la Commission reconnaissance et réparation mise en place par l'Eglise pour étudier les demandes d'indemnisation des victimes de violences sexuelles. Elle témoigne dans cet extrait de "Complément d'enquête".

"C'était quotidiennement. C'était les jours de semaine, c'était les samedis, c'était le confessionnal, c'était le catéchisme… c'était tout le temps, tout le temps (…). Dans la vie d'une petite fille, c'est compliqué à vivre, parce qu'on se demande quand ça s'arrêtera. Est-ce que je pourrais avoir quelques jours de répit, est-ce qu'ils pourraient un jour ne pas venir ?"

"Ils", dans le récit de Nanou Couturier, ce sont les trois prêtres de la congrégation des Pères maristes qui ont abusé d'elle depuis l'âge de 18 mois. Jusqu'à ses 13 ans, elle a vécu dans l'angoisse de leurs visites dans sa chambre d'enfant. Elle fuit alors le domicile familial pour se réfugier dans un foyer. Une enfance violée… et une vie bouleversée. Nanou a commencé à travailler à l'usine à 14 ans. Incapable de vivre en couple, elle a très vite divorcé et habite seule. Maman de deux grands enfants, elle subsiste grâce à une maigre pension.

"Un simulacre de réparation"

Pour tenter d'obtenir réparation, Nanou ne peut plus se tourner vers la justice, les faits étant prescrits. Elle a donc fait appel, en janvier 2022, à la Commission reconnaissance et réparation (CRR), qui s’occupe des victimes des membres des congrégations religieuses. Elle a été l'une des premières victimes à être auditionnée.

Ses interlocuteurs de la CRR lui ont fait parvenir la retranscription intégrale de cet entretien. La sexagénaire avait évoqué des difficultés financières qui l'ont obligée à se séparer de l'un de ses chiens. Voici la proposition surprenante qui lui a été faite : "Une des options (...), ça pourrait être vous couvrir les frais de vétérinaire à vie." "Je crois que la nourriture en faisait partie aussi, précise Nanou Couturier. J'ai trouvé que c'était ridicule." Son avocat, Me Jean Sannier, auquel elle s'est adressée pour obtenir une meilleure indemnisation, parle de "simulacre de réparation". 

Extrait de "Victimes de l'Eglise : l'impossible réparation", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 19 janvier 2023.

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