Vidéo Complément d'enquête. Débarquement de bénévoles anglais à Calais

"Allez tout le monde, on se bouge ! Petite foulée pour se réchauffer !" Quand les Anglais débarquent à Calais, c'est en mode commando... Voilà un bataillon de 50 bénévoles britanniques en demi-cercle et gilets jaune fluo, emmenés par la très dynamique Hettie, 23 ans. Consultante dans l'humanitaire à Bristol, elle a tout quitté il y a cinq mois pour aider les migrants de la "jungle" au sein de l'association Help refugees-L'auberge des migrants.

Les bénévoles – avocats, étudiants, profs de l'autre côté de la Manche – ne sont là que pour quelques jours. Pas de temps à perdre : en un quart d'heure, Hettie distribue les rôles. "Quelqu'un a une expérience en premiers soins ? Il me faut deux personnes qui ont déjà travaillé en supermarché : c'est super important pour emballer les repas. Toi, toi... vous allez me faire des packs de survie."

L'entrepôt, camp de base des "volunteers"

Direction l'entrepôt, juste à droite. C'est la base du camp de volunteers, à 5 kilomètres de la "jungle". Ici, presque tout est british : les dons, la main-d'œuvre et la musique. Au son de Pulp ou autre groupe de britpop, des bénévoles de tous âges trient des montagnes de vêtements et préparent 3 000 repas par jour pour les réfugiés.

Pourquoi cet afflux de Britanniques à Calais ? Par culpabilité ? "Je ne me sens pas responsable de ce que fait mon gouvernement, dément Hettie. Par contre, je suis très en colère contre lui, car il ne reconnaît pas le problème et la responsabilité de l'Angleterre dans ce qui se passe à Calais. Venir ici, pour moi, c'est une façon de faire quelque chose de positif." 

Un engagement qui méritait bien un coup de chapeau sur Twitter :

Respect pour tous ces bénévoles français et anglais de #Calais ! #Cdenquete

— Sebastien from Paris (@sebjan) March 10, 2016

Extrait de "Ouvrez la frontière, l'appel de Londres", diffusé dans "Complément d'enquête. Calais : et si on ouvrait la frontière ?"le 10 mars 2016.