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L'antisémitisme est-il de retour en France ?

91%. C’est le chiffre de l’augmentation  des actes antisémites en France, en seulement un an. Le CRIF dénonce un «phénomène de masse». Un chiffre qui choque et une communauté juive qui s’inquiète.

 

 

 

 

 

Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
La police surveille le mémmorial de la Shoah à Paris. 25 mai 2014 (AFP/ CITIZENDIDE/MICHEL STOUPAK)

527 actes (actions ou menaces) antisémites ont été enregistrés depuis le début de l’année. 276 ont été recensés en 2013.  Une année 2014 qui a renoué avec ses anciens démons et deux affaires  «médiatiques»  ont mis le feu aux poudres. Il a y eu d’abord eu l’affaire Dieudonné, qui a été condamné à plusieurs reprises pour propos antisémites.

 Mais surtout les violences qui ont émaillé l’été, en marge des manifestations pro-Gaza. Notamment, à Sarcelles, en banlieue parisienne. Une ville où les différentes communautés vivaient jusqu’à présent ensemble, en toute quiétude. Sarcelles, surnommée «la petite Jérusalem» a connu au mois de juillet un pic de violence inouï, en écho au conflit Israélo-palestinien. Des violences qui ont laissé la communauté juive sous le choc : angoissée, dévastée et sidérée.

 A tel point qu’au bureau de l’Agence Juive, chargée de faciliter «l’Alya» (la «montée» en hébreu), le départ de Français de confession juive en Israël, le téléphone n’a cessé de sonner l’été dernier. C’est une «première».  La France  arrive en tête des pays des pays d’émigration vers Israël. 5 500 étaient déjà candidats à l’«Alya» le 31 Août.

Une volonté d’apaisement

 «Ces actes, par leur importance et surtout par leur violence, aggravent le malaise qui oppresse chaque jour les juifs de France» déplore le CRIF. Et c’est dans ce contexte que le premier ministre, Manuel Valls s’emploie à rassurer cette communauté. Le 17 septembre, à la synagogue de la Victoire, à Paris, le premier ministre s’est engagé  à remettre à plat le plan national d’action contre le racisme et l’antisémitisme, «pas à la hauteur des enjeux», a-t-il déclaré, devant des membres de la communauté juive de toute l’Europe. «Je l’ai dit à plusieurs reprises. Je le redis avec toujours la même émotion, la même sincérité : sans les juifs de France, la France ne serait plus la France» a martelé Manuel Valls.

 Une façon d’apaiser les esprits, après les agressions et les slogans «mort aux juifs» entendus dans les rues de paris l’été dernier. Selon Joël Mergui, président du Consistoire central : «Il faut un travail de prévention et d’éducation au travail, sur Internet…l’antisémitisme n’est pas que le problème des juifs. Ce malaise des juifs dans une société signifie nécessairement que cette société commence à aller mal. Elle doit se réveiller».

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