: Vidéo A Saint-Denis, une ferme urbaine réunit dans un même projet production pour restaurants, dons aux plus démunis et formation de migrants

En plein milieu urbain, à cinq minutes de la station de métro Saint-Denis - Université, en banlieue parisienne, Franck Ponthier est le maraîcher d’un étrange jardin d’un hectare, appelé Zone sensible, où sont cultivées plus de 250 variétés de légumes. Animé par le Parti poétique, un collectif artistique dionysien, le projet entend respecter la saisonnalité de la production en permaculture et le zéro pesticide. Plus qu’une ferme urbaine, le lieu est aussi une zone d'expositions, de découverte, de formation et de partage. 

Alors que 30 à 40% des récoltes de l'exploitation sont vendus à de grands restaurants parisiens, comme Le Meurice, le reste est donné à des associations, puis redistribué aux familles dans le besoin. "Le modèle de production est de vendre des produits à très forte valeur ajoutée, des pousses, des mini-légumes, des fleurs, des aromatiques à des restaurants parisiens, explique Franck Ponthier. Ça va nous permettre de donner le reste de la production de légumes."

"La formation, c'est un échange"

En parallèle de ses plantations, le maraîcher organise des stages d’initiation à la permaculture pour des débutants ou des apprentis jardiniers. Les équipes de "13h15 le dimanche" (X, #13h15) ont suivi un groupe de migrants qui, pendant trente jours, se sont formés à l’art du maraîchage à Zone sensible. La plupart d’entre eux ont déjà pratiqué l’agriculture dans leur pays et souhaitent compléter leur formation pour trouver un emploi et s’intégrer au plus vite. "En France, au niveau main-d’œuvre, il n’y en a pas beaucoup qui veulent faire ce métier. Eux, ils aiment ça, autant qu’ils soient formés le mieux possible pour pouvoir travailler rapidement", précise Franck Ponthier.

Le matin, les stagiaires suivent une formation théorique, et rejoignent l’après-midi Franck dans les champs pour la formation pratique. A la fin du stage, les élèves comme les formateurs sortent grandis de l’expérience. "Plus je vais transmettre, et plus je vais avoir envie de transmettre. La formation, c’est un échange, se confie le maraîcher. Avec cette différence de langue et de culture, j’apprends des choses et eux m’apprennent aussi énormément. Notamment sur des plantes qui, pour moi, me paraissaient insignifiantes alors que dans leur pays d’origine, ils en font des plats qui sont très importants et aussi culinairement très bons", ajoute-t-il.

Extrait de "L'assiette française", diffusé dans "13h15 le dimanche" le 3 mars 2024.

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