Bosnie-Herzégovine : le spectre d'une nouvelle guerre se dessine
Le nationalisme et le communautarisme avaient semé la guerre en ex-Yougoslavie en 1992. Alors que l'entité serbe de Bosnie-Herzégovine célèbre son 30ème anniversaire, l'unité du pays est plus que jamais fragile, et le spectre des années noires réapparait.
Au sein de la Bosnie-Herzégovine, reconstituée après la guerre comme un pays unifié, la région serbe bénéficie actuellement d'une large autonomie. Mais son leader, Milorad Dodik, est un nationaliste, au nom, dit-il, de la liberté des peuples. "On doit se battre pour nos droits. Et oui, c'est nécessaire, le pays va s'éparpiller. La Bosnie-Herzégovine n'a aucune chance de survivre", dit ce dernier.
8 000 musulmans assassinés à Srebrenica
Milorad Dodik minimise les massacres et nie le génocide, perpétré selon la justice internationale à Srebrenica. 8 000 musulmans y ont été assassinés, par les Serbes de Bosnie. "Tout ça, c'est ma famille. 130 personnes", désigné Nura Begovic, une habitante de Srebrenica. En 1995, elle a perdu un frère, des cousins et des neveux. "Ils ont tué non seulement pour éliminer les gens, mais aussi leur descendance. Ça a été quelque chose de bien planifié. Et maintenant, ils nous disent que ce n'est pas un génocide ?", s'indigne-t-elle.
Nura affirme aujourd'hui avoir peur d'un retour des heures sombres. Les tensions entre les communautés sont toujours fortes, et beaucoup redoutent une escalade.
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