: Vidéo Les artisans-couteliers du sud de la France produisent des objets uniques
Sur le plateau d’Aubrac, la coutellerie est affaire de passionné. Une équipe de France 2 s’est rendue à Espalion dans l’Aveyron.
Marius a posé son atelier au pied de la tour Eiffel. Il a apporté avec lui ses meules pour affuter ses couteaux. "J’ai remarqué que les gens en avaient plein leurs tiroirs mais qu’ils utilisaient toujours le même. Ils pensent que le couteau va couper tout le temps, mais la lame ça s’entretient" s’exclame ce rémouleur des rues de Paris.
Dans l’Aubrac, François Junco forge encore des lames à la main. "C’est un savoir-faire, le couteau, c’est un compagnon. Ça a un côté sentimental" raconte ce forgeron-coutelier. Pour les collectionneurs, le meilleur reste le couteau damas, dont la lame est obtenue par l’assemblage de différents aciers. "Une sorte de pâte feuilletée, un mille-feuille" détaille François Junco. Il faut 4 heures d’aller-retour entre le feu et la forge pour marteler, replier et maîtriser la fusion des différents métaux. "Cela nécessite beaucoup d’expérience. On se fie uniquement à la couleur de l’acier. Si on n’est pas à la bonne température donc à la bonne couleur, ça ne soude pas" explique-t-il.
Des couteaux uniques
À Espalion dans l’Aveyron, sur le plateau de l’Aubrac, ils sont une poignée de couteliers à maîtriser cette technique. 29 étapes sont nécessaires parmi lesquelles le marquage, le polissage, le redressage, et la trempe de la lame dans l’huile pour donner la résistance à l’acier. Chaque objet est unique. "Un artisan fabrique un produit pour une personne. Pour nous, il y a un attachement au produit que l’on cède à quelqu’un" affirme Thierry Valat, un artisan-coutelier. Depuis les années 1990, les petits couteliers français subissent les assauts de la concurrence asiatique avec de nombreuses copies de leur travail.
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