Réparation automobile : vigilance face aux arnaques
En France, notre enquête maintenant sur les pièges de l'entretien et la réparation automobile. Les Français, on le sait, sont Ce soir, on va s'intéresser non pas aux concessionnaires ou aux petits garages indépendants mais aux centres autos, ces marques, ces chaînes désormais très connues qui proposent des services rapides et sans rendez-vous. Poussent-ils à la consommation ? Y a-t-il des abus.
Promo imbattables, sur les pneus, les freins ou les vidanges, les centres auto affichent 30% moins cher. Ces grandes enseignes implantées dans toutes les villes sont-elles aussi fiables qu'elles le prétendent ? Nous avons testé ces garages, rencontré d'anciens employés. Notre enquête commence au parking de France 2. La voiture est une Laguna, 77 000 km, roule depuis 5 ans, toujours entrenue selon les instructions du constructeur. Pour connaître son état, rendez-vous au contrôle technique. L'examen dure 30 minutes sur une centaine de points.
Les plaquettes ne sont pas usées, le disque est un épuisé. Vous en avez encore pour 20 000 km.
La batterie de tests est terminée, c'est un sans faute.
Malgré la carosserie abîmée par endroits, notre véhicule est en parfait état. Nous pouvons prendre la route en toute sécurité. Nous allons prendre l'avis de plusieurs centres auto.
Nous commençons le test dans ce garage de la banlieue parisienne.
Bonjour, je voulais faire une révision sur une voiture que j'ai achetée.
Les mécaniciens se mettent à trois. Ils inspectent tous les organes de sécurité, sous nos yeux.
Combien de temps pour les plaquettes et le disque.
Premier test, même constat qu'au contrôle technique. Nous faisons quelques kilomètres, autre enseigne, même scénario. Le mécanicien nous invite à quitter le garage. Une heure plus tard, les clés sont accompagnées d'un devis étrange.
Des algues dans le moteur, l'argument laisse perplexe. Le technicien insiste sur des pièces plus onéreuses.
Le système de frein était jugé sans danger au contrôle technique. Nous repartons avec un devis de 369 euros. Dans ce 3e garage, le devis est à plus de 600 euros.
Le disque et les plaquettes avant sont à changer au plus vite. Et celles de l'arrière à prévoir aussi. Cela ne passerait pas.
L'argumentaire est rodé: notre sécurité serait en jeu. Pour assurer la vente, le mécanicien n'hésite pas à nous faire pur.
Je n'ai pas droit de vous laiser partir. Je peux bloquer la voiture. Bientôt, il n'y a plus de freins à l'avant.
Souvenez-vous du contrôle technique officiel. Notre voiture test ne présentait aucun danger pendant encore 20 000 km. Les 3 centres ont présenté 3 diagnostics différents. Les employés détiennent la réponse. Nous avons rencontré ce mécanicien qui a travaillé 7 ans dans un centre auto. Il est aujourd'hui à son compte.
Vous voulez 1 700 ou 1 800 euros par mois ? Vous vendez des freins qui ne sont pas à remplacer. On s'en fout, faites de l'argent.
Pour vendre, les mécaniciens ont leurs méthodes.
J'ai dû changer des disques qui n'avaient que 16 000 km. Si quelqu'un demande la vidange par urgence, il va prendre cher. Il n'a plus le choix, il part en vacances avec sa voiture.
Certains iraient jusqu'à simuler les pannes.
Exemple pour un frein arrière, il y a toujours un peu de liquide. On le badigeonne à l'intérieur et on le salit. On demande à monsieur de repasser, c'est 250 euros dans la poche.
Les mécaniciens auraient un intérêt personnel à vendre des pièces inutiles. Pour le vérifier, nous nous sommes procurés cette fiche de paie. Chaque vente rapporte au mécanicien. Le salaire brut passe de 1.450 à plus de 1.700 euros. Les centres auto n'ont pas donné suite à nos demandes d'interview. Ils assurent que ces pratiques de rénumération auraient changé. Pour éviter les mauvaises surprises, mieux vaut connaître son garagiste, exiger les anciennes pièces a priori défectueuses et faire établir plusieurs devis.
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