PSA : bilan du reclassement pour le site d'Aulnay
D.Pujadas: C'est dans ce contexte que l'accord de compétitivité a été officiellement signe dans le groupe PSA Peugeot-Citroën. 4 syndicats ont signé. Pour beaucoup d'observateurs, c'est la survie du groupe qui est en jeu. C'est demain soir que les lumières vont s'éteindre définitivement dans l'usine d'Aulnay. 3000 salariés vont perdre leur poste de travail. On parle souvent de reclassement, d'accompagnement. Qu'en est-il.
Machines a l'arrêt, chaînes de montage désertes et le règne du silence. Voilà à quoi ressemble l'usine d'Aulnay, filmée il y a 10 jours par des salariés. Loin de ces images tournées il y a seulement 2 ans, dans une usine en pleine activité. Chaque jour, plusieurs centaines de véhicules étaient assemblés. Mais aujourd'hui, le parking est désert. A la place des voitures, un bus école. Au volant, cet homme apprend un nouveau métier: chauffeur de bus. Il doit faire reculer son car entre les plots. Un exercice au millimètre.
D.Milenkovic: On peut toujours faire mieux.
18 ans passes chez PSA, et aucune envie de quitter l'entreprise. Conduire des bus, c'est pour cet ouvrier une façon de ne pas perdre tous ses repères.
D.Milenkovic: Ça touche un peu à ce qu'on faisait ici, à l'industrie automobile. Ça va. C'est presque pareil.
Comme lui, ils sont une dizaine à suivre cette formation. Première étape: réussir le code de la route. Tous ont range leurs uniformes gris pour la chemise et la cravate, avec le sentiment de repartir de zéro.
L.Bouhouch: Ça fait un bon moment qu'on n'est plus habitués, depuis qu'on est sortis de l'école. Reprendre encore les cours, le matin, jusqu'à 17h, ce n'est pas facile.
Pour Pascal, l'après-PSA a déjà commencé. Il a retrouvé un poste dans un domaine très différent: la pharmacie. Sa période d'essai s'est terminée hier. La fin d'un long cauchemar.
P.Herbin: On a eu l'annonce mi-juillet. J'ai commence a chercher du travail en octobre. Quand on m'a proposé cette candidature, ça a été vraiment un soulagement. Retrouver un CDI à 44 ans, ce n'est pas facile.
7 autres anciens de PSA ont été recrutés ici. Des salaries expérimentés, c'était exactement ce qui manquait à cette PME.
H.
F.Gregy: Ils nous apportent 80 % des compétences nécessaires.
Mais à Aulnay-sous-Bois, tous n'ont pas eu cette chance. Le site comptait 3000 salariés il y a 1 an. Il reste pour l'instant 1000 personnes sans solution définitive, avec le risque à terme d'être licenciés. Des ouvriers qui s'impatientent et accusent leur direction.
Ils nous ont dit qu'il n'y avait rien pour nous. Ils nous proposent des forums, mais c'est bidon. on donne un CV et on n'a aucune réponse, même négative.
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