Prisons françaises : 68859 détenus, un record
David Pujadas : Merci Franck.
La Justice et ce chiffre, la population carcérale atteint un nouveau record en France. 68.859 détenus. Une hausse de 2 % en un an. Notre enquête sur la face cachée de la petite délinquance. Ces vols sur la voie publique de sacs, vélos, téléphones portables qui empoisonnent souvent la vie quotidienne dans les grandes villes. C'est le cas à Marseille, vous allez découvrir le dessous des cartes. Cette délinquance est beaucoup plus organisée qu'on ne le croit, notamment en ce qui concerne les filières de recel. L'une de nos équipes a suivi le travail d'une brigade spécialisée.
Au détour d'une ruelle, ces deux voleurs viennent d'être arrêtés.
Ils viennent de dérober un VTT.
Comment procèdent-ils en général.
Soit ils utilisent des pinces, soit ils le découpent dans un haIl d'immeuble, à l'abri des regards.
Valeur de ce vélo :300 euros à l'achat, 50 à la revente. Marseille : ici, les vols ne s'arrêtent jamais. Il s'en commet un toutes les 17 minutes. quand les prix de l'or flambaient. Comme sur cette vidéo. Un voleur se jette sur une femme, lui dérobe son collier, et l'entraîne sur plusieurs mètres. Pour les policiers, la chasse aux voleurs est permanente. Surveillance dans des véhicules banalisées, course-poursuite à vélo. Deux mineurs sont arrêtés, ils viennent de casser la vitre d'une voiture.
C'est 600 euros environ, ils ont pour 1000 euros de marchandise sur eux.
Qui sont ces mineurs délinquants? Retour sur le vol de vélo. Dans la voiture qui ramène les deux auteurs au commissariat le policier essaie d'en savoir plus.
Quel est ton âge.
16 ans.
L'un des deux jeunes a été condamné pour plusieurs vols. Il n'est pas impressionné.
Des mineurs souvent récidivistes, voilà le profil de ces voleurs marseillais. En garde à vue, les deux amis sont toujours aussi sûrs d'eux-mêmes. Les policiers haussent le ton.
Tu n'es pas au club Med, tu ne vas pas recommencer ta musique.
L'un d'eux reconnaît rapidement les faits. Il n'a pas le choix, une caméra a tout filmé.
La revente des objets volés est très lucratif.
Les mineurs seront convoqués chez un juge. Les policiers le savent: la récidive est très fréquente. Voilà une victime, cette femme qui récupère son vélo. Elle ne comptait pas porter plainte.
Je n'ai pas le temps de perdre deux heures. J'aurais acheté un autre vélo.
Les policiers ont affaire a de très jeunes délinquants que rien n'effraie. La preuve avec ce trio. Une voiture de police à 50 mètres. A la vue de tous, ils arrachent ce vélo accroché à la balustrade.
Ils vont se diriger vers un endroit connu de recel pour le revendre. le coeur de cette économie illégale. Quartier Belzunce, proche de la Canebière. Le point de rendez-vous entre voleurs et receleurs.
Ils agissent comme pour le trafic de stupéfiants. Il y a des vendeurs, des guetteurs et des receleurs.
Voici une transaction, un voleur et un achteur discutent du prix. Soudain, le receleur s'écarte, un complice l'a alerté. Une patrouille approche, ici à gauche. A peine les policiers ont quitté la place que la négociation reprend. Un bref échange suffit.
La, il va lui donner l'argent, la transaction est faite. Le receleur va s'empresser de cacher le vélo.
Pour freiner ces trafics, les policiers doivent frapper au sommet de ces réseaux. Après un an d'enquête, ils ont repéré deux commerces dans cette rue un café et une épicerie. Des l'ouverture, les policiers débarquent en nombre. Ils savent que derrière les étals, le couple de propriétaire cache des objets volés. La fouille commence.
Ce petit coffre-fort intéresse les enquêteurs. A l'intérieur, de l'argent liquide. Au total :6 400 euros saisis. Des ordinateurs sont retrouvés dans l'arrière-boutique. Une heure de perquisition et voici la totalité des marchandises: des montres, des chaussures de sport des ordinateurs, des téléphones. Tout est destiné au marché noir. Pour les policiers, l'opération est un succès. Un réseau entier vient d'être démantelé.
Là, on a tout le réseau, du voleur au receleur.
Les gérants risquent 5 ans de prison. Leurs deux magasins ont été fermés. Il reste beaucoup à faire à Marseille. L'année dernière, 700 cas de recel ont été constatés.
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