[Vidéo] Troisième, Marine Le Pen se voit en "première force d’opposition à la gauche"
Avec environ 20% des voix au premier tour de l'élection présidentielle, Marine Le Pen se présente comme la "seule force d'opposition à la gauche ultralibérale". Au FN désormais, on mise sur une implosion de l'UMP et sur les élections législatives.
A l'annonce des résultats, à 20 heures, les membres et militants du Front national ont exulté. Puis sifflé les deux finalistes, François Hollande et Nicolas Sarkozy. Même si secrètement, ils espéraient rééditer l'exploit de 2002 en qualifiant leur candidat pour le second tour, la troisième position de Marine Le Pen porte le score du FN à un niveau historique.
"Nous écrivons l'histoire", déclarait Jean-Marie Le Pen sitôt les premiers résultats connus. "Ce n'est pas une fin en soi, mais un commencement, celui d'un vaste rassemblement des patriotes. La bataille de France ne fait que commencer", renchérissait Marine Le Pen à 21 heures, au cours d'un discours minimaliste de cinq minutes.
"Jamais inquiété" par la dynamique Mélenchon
"Nicolas Sarkozy, c'est terminé", jubilait Nicolas Bay, porte-parole de Marine Le Pen, la voix étouffée par les "Marine, Marine, Marine" scandés par les militants. "Elle s'installe durablement dans la vie politique française. L'avenir est à nous. Nous incarnons la vraie résistance et le vrai changement", a-t-il ajouté, visiblement ému par un score flirtant avec les 20% et en référence aux deux principaux candidats de gauche, Jean-Luc Mélenchon et François Hollande.
La dynamique de Jean-Luc Mélenchon, fortement hué à son passage cathodique diffusé sur l'écran géant installé salle Equinoxe où se déroulait la soirée électorale de Marine Le Pen, n'a "jamais inquiété", jure-t-on dans l'entourage de la candidate. Devancer le candidat du Front de gauche, annoncé à la lutte avec Marine Le Pen pour la troisième place, est donc une victoire en soi. "Cela fait des mois que l'on vous dit qu'il y a une vague bleu Marine", jurait Nicolas Bay. "Mélenchon, c'est une « bulle », ajoute Marie-Christine Arnautu. C'est un vote contestataire, pas comme le vote Marine."
Le souhait d'une implosion de l'UMP
Alors que l'organisation distribuait une flopée de drapeaux français aux présents, Jean-Marie Le Pen, ovationné à son entrée dans la classieuse salle parisienne qui tenait lieu de QG pour la soirée électorale, pouvait clamer sa fierté envers sa fille. "20%, je n'y crois. Ce sont les chiffres de Guéant, elle sera à 21, rigolait-il. C'est une relayeuse. Je lui ai tendu le bâton et tant mieux si elle va plus vite que moi."
Pour l'état-major du Front national, ce qui s'est joué lors de ce premier tour, c'est une reconfiguration de la droite française. "Le FN devient la première force d'opposition face aux socialistes", jubilait le président d'honneur du parti. "Le parti du président sortant est considérablement affaibli, a ajouté Marine Le Pen. Nous sommes la seule force d'opposition à la gauche ultralibérale."
La déclaration de Marine Le Pen
Objectif législatives
Désormais, le FN n'a qu'un seul objectif : réussir les législatives de juin. "La présidentielle est un formidable tremplin pour les législatives", explique Marie-Christine Arnautu qui veut croire qu'il y aura une implosion de l'UMP favorable à sa formation. "Il y a un couvercle sur la cocotte-minute UMP et beaucoup d'entre eux pourraient rejoindre Marine", veut-elle croire.
Une ambition relayée par Jean-Marie Le Pen qui pense que "c'est une excellente nouvelle pour les législatives" et qui souhaite que "enfin, nos millions d'électeurs soient représentés". "Avec nous, des millions de Français sont entrés en résistance", concluait Marine Le Pen.
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