[Vidéo] Pour le second tour, Marine Le Pen choisit... de ne pas choisir entre les deux protagonistes
Mardi, Marine Le Pen a conduit le traditionnel défilé du Front national en l'honneur de Jeanne d'Arc. A cette occasion, elle a donné sa consigne de vote pour le second tour. Sans surprise, elle ne choisit ni Nicolas Sarkozy, ni François Hollande.
Les militants descendent des cars qui les ont conduits à Paris, mardi 1er mai. On leur distribue des drapeaux tricolores. Ils vont se ranger derrière les banderoles de leurs régions d'origine.
"Sarko et Hollande c'est pareil"
"Ni gauche, ni droite, mais bleu marine", scandent les militants en attendant que le cortège s'élance.
"On est chez nous, on chez nous", répondent en écho les frontistes de Picardie. Entre deux Marseillaises, un dernier slogan fait recette : "Sarko, Hollande, c'est pareil".
Durant le défilé, beaucoup de militants affirment "qu'ils attendent et suivront la consigne de Marine".
"Jeanne et Marine" en vedette
C'est la philosophie du ni-ni que Mme Le Pen développe dans son discours place de l'Opéra. Derrière la candidate à la tribune, une gigantesque photo de la statue de Jeanne d' Arc barrée du slogan de campagne de la présidente FN : "Oui, la France".
Pour une fois, le prénom de Marine, omniprésent dans les meetings du FN, depuis six mois, laisse sa place à celui de Jeanne.
"Marine n'est pas Jeanne, mais elle appartient à la lignée de ceux qui défendent la France depuis des millénaires", martèle Jean-Marie Le Pen, vedette américaine de sa fille.
"Nous sommes aussi ici pour fêter l'extraordinaire réussite de notre campagne. Nous avons touché l'intelligence et l'âme des Français", affirme en préambule de son discours Mme Le Pen. Ensuite, elle renvoie dos à dos "CGT et Medef, PS et UMP" qui n'ont qu'un ennemi commun : "nous, car nous détenons la vérité et le bons sens".
Choix personnel mais pas de consigne
Mme Le Pen considère que l'élection présidentielle s'est terminée le 22 avril. "Le 6 mai, c'est seulement un employé de la banque centrale européenne qui sera élu. Ce deuxième tour c'est juste un entretien d'embauche", ironise la présidente du FN.
"Pour ce poste de bourreau des peuples et d'équarisseurs du pouvoir d'achat, ils se livrent à une danse du ventre spectaculaire", poursuit mordante Mme Le Pen.
Elle apostrophe directement la foule : "quel effet ça vous fait de passer d'idiot qui vote pour le FN à arbitre de l'élection. De passer de fachos racistes à Français dont il faut traiter les préoccupations".
"Il est risible de voir un candidat socialiste qui découvre les souffrances des Français. Il est navrant de voir un président sortant tenter désespérement de sauver sa réelection en avançant des thèses qu'il combattait auparavant", se moque Mme Le Pen qui réserve un traitement plus caustique à M. Sarkozy.
Elle cite ensuite le nom de diverses personnalités du PS ou de l'UMP mises en cause dans des affaires judiciaires. "Ils sont immagrationnistes, pas nous. Ils sont contre la priorité nationale. Nous sommes pour", martèle Mme Le Pen qui décline la litanie de ce qui l'oppose à "l'UMPS".
"Tout sauf les candidats bleu marine pour les législatives". Ainsi , la présidente du FN juge la réponse apportée par les deux candidats encore en lice.
"Dimanche, je voterai blanc et en juin, bleu marine", conclut-elle donnant enfin son choix pour le second tour.
Un choix mais pas une consigne. "J'ai fait mon choix. Chacun d'entre vous fera le sien dans sa liberté de conscience", ajoute Mme Le Pen qui sait que ses électeurs vont se déterminer pour les trois possibilités. Il s'agit donc de ne se fâcher avec aucun dans l'espoir de se retrouver dans de futurs scrutins.
"Les fondations de notre proche arrivée au pouvoir"
Elle donne rendez-vous à son électorat aux législatives.
"Nous avons posé les fondations de notre proche arrivée au pouvoir. Notre victoire est inéluctable. Les années avant le début du redressement national se comptent sur les doigts d'une main", promet-elle.
"La, elle est médaille de bronze. En 2017, elle sera médaille d'or", espère en écho un militant du Vaucluse. Il tient au bout de son bras un pancarte sur laquelle est écrit la phrase suivante et lapidaire : "Sarko dégage".
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