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Vidéo "Cash Investigation". Réforme de l’ISF : 160 millions d’euros pour les 100 plus grandes fortunes françaises

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Article rédigé par France 2
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A qui profite la transformation de l’ISF en IFI et la création du Prélèvement forfaitaire unique ? A une centaine de contribuables, selon le président de la commission des finances du Sénat. Elise Lucet a interrogé Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics… Un extrait de "Qui profite de nos impôts ?", une enquête de Sophie Roland et Julie Pichot diffusée mardi 19 novembre 2019 à 21 heures sur France 2. 

La transformation de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en Impôt sur la fortune immobilière (IFI) et la mise en place du Prélèvement forfaitaire unique (PFU), qui allège la fiscalité sur les revenus financiers, ont collé à Emmanuel Macron l’étiquette de "président des riches". C'est l'une des réformes fiscales auxquelles s'est intéressé le magazine "Cash Investigation" (Facebook, Twitter, #cashinvestigati).

Selon le sénateur PS Vincent Eblé, président de la commission des finances du Sénat, les 100 plus grandes fortunes françaises ont bénéficié d’un crédit d’impôt de 160 millions d’euros en 2018, soit en moyenne 1,6 million d’euros d’économies par contribuable. Elise Lucet est allée poser quelques questions à ce sujet à Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics…

Gérald Darmanin : "Il faut que les pauvres soient plus riches"

Elise Lucet : Je voudrais vous parler du président de la commission des finances du Sénat, Vincent Eblé, que vous connaissez forcément très bien. Il a fait un petit calcul à partir des chiffres de Bercy pour l'année 2018, concernant vos réformes de l'IFI et du PFU. Pour lui, c'est très clair, c’est 160 millions d'euros d'impôts en moins à payer pour les 100 plus grandes fortunes françaises, soit 1,6 million d'euros d'économies en moyenne pour chaque foyer fiscal concerné. Est-ce que vous pensez vraiment que ces 100 plus grandes fortunes françaises avaient besoin de ces économies d’impôt-là ?

Gérald Darmanin : C'est avec des raisonnements comme celui du président de la commission des finances du Sénat, avec qui je travaille correctement, un raisonnement très socialiste, qu'on a un pays avec à la fois beaucoup de chômage, peu de croissance et qui a été décroché aux niveaux européen et mondial…

E. L. : Mais attendez, ça c’est factuel, c’est économique ce qu’il dit. Ce n’est pas idéologique…

G. D. : Il y a deux sujets, madame : soit on considère qu'il faut que les riches soient plus pauvres, soit on considère que les pauvres soient plus riches. Et moi, je considère depuis que je fais de la politique qu'il faut que les pauvres soient plus riches. Et je dirai en regardant les choses, est-ce que le chômage a baissé depuis deux ans ? La réponse est oui.

E. L. : Mais là, c’est des riches beaucoup plus riches quand même : 1,6 million d'euros d'économies en moyenne pour chaque foyer fiscal, lorsqu'il s'agit des 100 fortunes les plus élevées de France… On se dit qu’ils n’en ont pas forcément besoin…

G. D. : Je le dis d’autant plus qu’encore une fois, je ne paye pas l'Impôt sur la fortune. Je ne suis pas du tout "conflicté" dans cette histoire.

Un extrait de "Qui profite de nos impôts ?", une enquête de Sophie Roland et Julie Pichot diffusée mardi 19 novembre 2019 à 21 heures sur France 2. 

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