Un campement de Roms évacué dans l'Essonne
Il était
cinq heures du matin ce lundi quand la police a fait évacuer 72 personnes de ce
campement d'Evry. Des cabanes de fortune occupées
depuis quatre mois le long des voies du RER, derrière un hôpital désaffecté. L'arrêté
d'expulsion avait été pris par le successeur de Manuel Valls, le socialiste
Francis Chouat et notifié aux habitants du camp samedi.
Alors que les familles sont
convoquées mardi au tribunal de grande instance d'Evry pour un référé, pourquoi
agir dans la précipitation et sans concertation ? "Je
n'ai pas bien compris pourquoi on n'attendait pas le procès. Je ne comprends
pas pourquoi on est dans cette urgence" , s'est interrogé Hervé Pérard,
maire-adjoint EELV d'Evry.
Insalubrité et dangerosité du site
Réponse de la municipalité : il
en va de la sécurité de ces familles Roms. "Outre
l'insalubrité, la dangerosité de ce site, qui se trouve quasiment en surplomb
des voies de la ligne D du RER, m'a amené à prendre cet arrêté en accord avec
la préfecture" , se justifie le maire Francis Chouat dans son arrêté.
Sur France Info, le maire d'Evry va plus loin. Selon lui, il faut sortir de la stigmatisation des Roms et ne pas opposer "l'urgence au temps long" . "La réunion du gouvernement la semaine dernière a ouvert des pistes de travail. Sur la question de l'emploi et du logement il y a des pistes. Mais pendant ce temps là les
maires face à des situations sanitaires d'urgence, d'insalubrité ne peuvent laisser les situations perdurer. Chacun assume sa responsabilité, j'assume la mienne" , a conclu Francis Chouat.
Le ministre de l'Intérieur et ancien maire d'Evry, Manuel Valls, a soutenu son successeur. "La politique que nous avons fixée, c'est d'évacuer des campements quand il y a une décision de justice (ce qui n'était pas le cas à Evry lundi) ou quand la situation sanitaire en matière de sécurité est insupportable" , a rappelé le ministre sur Europe 1.
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