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Tests ADN : la fronde prend de l'ampleur

C’est une information France Info : une sénatrice saisit le Comité d’éthique qui doit se prononcer en urgence. Pendant ce temps, la bataille se poursuit sur tous les fronts.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Radio France © REUTERS / Ints Kalnins)

Alors que le Parlement poursuit l’examen du projet de loi sur l'immigration, l’amendement Mariani, autorisant les tests ADN pour les candidats au regroupement familial, alimente plus que jamais des débats passionnés. Une véritable fronde s’empare d’une partie de la majorité présidentielle. Elle vient s’ajouter à la bataille qu’ont entamée la gauche, les églises et diverses associations comme Emmaüs ou la Fondation Abbé Pierre.
_ France Info vous révèle aujourd’hui qu’une sénatrice a même saisi le Comité consultatif national d’éthique, lequel doit se prononcer en urgence, dans les 24 heures.

Dans son numéro d’aujourd’hui, l'hebdomadaire Charlie Hebdo publie une pétition signée par une centaine de personnalités opposées à ce dispositif.
"L'amendement Mariani (...) fait entrer la génétique dans l'ère d'une utilisation, non plus simplement médicale ou judiciaire, mais dorénavant dévolue au contrôle étatique", dénonce le texte.
Soulignant les problèmes "éthiques, scientifique et du vivre ensemble" soulevés par cet amendement, les signataires appellent Nicolas Sarkozy et le gouvernement "à retirer cette disposition sous peine de contribuer (...) à briser durablement les conditions d'un débat démocratique serein et constructif sur les questions liées à l'immigration".
_ La pétition a recueilli le soutien d'hommes politiques comme François Hollande ou… Dominique de Villepin, d'intellectuels comme Jorge Semprun et Bernard-Henri-Lévy ou encore d'acteurs et de sportifs comme Isabelle Adjani et Lilian Thuram, qui siège au Haut conseil à l’Intégration.

L'ancien Premier ministre Edouard Balladur a également exprimé son opposition aux tests ADN, ce soir, sur France info.

Les réactions d’hostilité ont même dépassé les frontières. Le président de la Commission de l'Union africaine, Alpha Oumar Konaré, a jugé “inacceptable pour l'Afrique” le projet de loi français. Dans un souci d’apaisement, Brice Hortefeux lui promet de “tout faire pour gommer les effets négatifs de l'amendement Mariani, en proposant au Sénat, de faire suivre aux étrangers la même procédure qui est appliquée aux citoyens français dans ce domaine”. Cette procédure "exige l'autorisation préalable d'un magistrat, ce qui éviterait toute discrimination entre Français et étrangers", écrit Brice Hortefeux à Alpha Oumar Konaré.

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