Temps de parole des politiques : le président n'est plus "au-dessus de la mêlée"
Depuis l’ORTF, il y avait une règle. Les temps de parole politique se répartissent en trois tiers, soit 1/3 pour le gouvernement, 1/3 pour la majorité parlementaire et 1/3 pour l’opposition parlementaire, les propos du chef de l’Etat étant exemptés de cette comptabilité. Une règle qui, 40 ans plus tard, " n’était plus compatible avec l’évolution du paysage médiatique et la multiplication des chaînes qui assurent en elles-mêmes un certain pluralisme", explique Marie-Laure Denis, conseillère du CSA. C’est donc " par soucis de simplification " que le Conseil a considéré qu’il était désormais plus logique "d’analyser les temps en terme de blocs majoritaires".
Mais les nouvelles règles annoncées hier par le CSA vont surtout avoir pour effet de renforcer l'équilibre de ces temps de parole politique à la télévision et à la radio. Et la principale nouveauté c’est qu’à la rentrée, les propos "non régaliens"* du chef de l'Etat, c'est-à-dire tous ceux qui relèvent du débat politique national, seront comptabilisés dans ceux de sa majorité. Résultat mécanique ce nouveau calcul, le temps de parole de l'opposition sera lui augmenté. Le parti socialiste, qui a donc obtenu gain de cause, ne cache pas sa satisfaction. "Le président n'est pas un acteur au dessus de la mêlée. Il s'exprime comme
premier responsable de la majorité et doit être pris en compte comme tel dans
les médias", commentent le patron des députés PS, Jean-Marc Ayrault, et
son collègue spécialiste des médias, Didier Mathus.
Doit-on comprendre que l’on n'entendra plus que les voix de l’UMP ou des partis majoritaires de l’opposition dans les médias ? Non, assure Marie-Laure Denis. Le Conseil "va aussi continuer à demander aux télés et aux radios d’exposer de façon équitable les autres formations politiques qui n’appartiennent pas à l’opposition parlementaire", précise la conseillère du CSA.
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Le discours sur l'Europe prononcé par Nicolas Sarkozy en mai à Nîmes, participait par exemple au débat politique national, selon le CSA. En revanche les propos prononcés dans un contexte international ou lors des cérémonies n'en font pas partie.
Cécile Mimaut
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