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Vidéo Cinq citations chocs de Simone Veil

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Les cinq citations chocs de Simone Veil
Les cinq citations chocs de Simone Veil Les cinq citations chocs de Simone Veil (VIOLAINE JAUSSENT / SONIA LANGE / FRANCEINFO)
Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions

De son discours pour défendre le droit à l'avortement à l'Assemblée nationale en 1974 à la place des femmes en politique, dont elle s'est fait le héraut deux décennies plus tard, franceinfo revient sur les phrases percutantes prononcées par Simone Veil, morte vendredi 30 juin à l'âge de 89 ans.

"Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement. Il suffit d'écouter les femmes. C'est toujours un drame." Ce sont ces quelques mots, prononcés dans l'enceinte de l'Assemblée nationale le 26 novembre 1974, qui ont contribué à rendre célèbre Simone Veil, morte vendredi 30 juin à l'âge de 89 ans. Elle était alors ministre de la Santé et de la Famille et défendait la loi sur l'interruption volontaire de grossesse. 

Une cérémonie d'obsèques officielles est organisée, mercredi 5 juillet, dans la cour des Invalides à Paris, pour rendre hommage à cette grande figure de la vie politique française et féministe convaincue. Elle était aussi rescapée de la Shoah. Elle avait été déportée à 16 ans, d'abord à Auschwitz-Birkenau (Pologne), puis à Bergen-Belsen (Allemagne). Une trace indélébile dans son histoire, qu'elle a commencée à dévoiler au cours d'inaugurations et de chantiers d'hôpitaux.

Ainsi, invitée à glisser un peu de ciment entre deux pierres, dans les années 70, elle avait confié, truelle à la main : "Je suis très douée…" "Vous avez une certaine technique déjà", avait alors malicieusement ajouté un préfet. Réponse du tac au tac de Simone Veil : "J'ai fait ça, vous savez, j'ai fait ça en déportation. Alors je fais ça très bien. J'ai une excellente technique. Cela a été mon métier."

"Les femmes en politique, ça ne devrait pas donner lieu à des rires ou des plaisanteries"

Tête de liste UDF lors des élections au Parlement européen en 1979, Simone Veil a présidé le Parlement européen jusqu'en 1982. Réélue en 1984 et 1989, elle a siégé au Parlement jusqu'en 1993. En 1992, c'est la guerre dans les Balkans. On parle de camps en Bosnie. Pour Simone Veil, c'est trop. L'eurodéputée laisse éclater sa colère : "Je ne veux pas réentendre ce que j'ai entendu il y a cinquante ans… Dire que la seule priorité c'était d'arrêter la guerre et que, pendant ce temps-là, les gens pouvaient être dans des camps de concentration à être exterminés. Je ne veux pas le réentendre !"

De 1993 à 1995, Simone Veil a été ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, dans le gouvernement Balladur. Avec ce poste, elle est la première femme à être ministre d'Etat. Les femmes en politique, elle ne cessera de les défendre, reprenant particulièrement ce cheval de bataille dans les années 90, lorsqu'elle prône les quotas. Le 22 juin 1996, lors de la réunion du conseil national de l'UDF, elle déclare à ce propos : "Ça ne devrait pas donner lieu à des rires ou des plaisanteries. C'est un sujet extrêmement sérieux pour la politique aujourd'hui ! Je parle pour l'avenir, je demande sérieusement à l'UDF de réfléchir à cette question et d'y répondre..."

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