Sarkozy, premier militant anti-CPE en 2006, selon Bruno Julliard
"Il m’avait appelé à la fin d’une manif pour me dire qu’il était mon premier soutien (…) et qu’il demandait le retrait immédiat du CPE", raconte Bruno Julliard. Sauf qu’à l’époque, Nicolas Sarkozy était président de l’UMP, et ministre de l’Intérieur du gouvernement de Dominique de Villepin, à l’origine du projet de Contrat première embauche (CPE). Sa position officielle était donc de soutenir Chirac et de Villepin, de refuser tout retrait du projet de CPE.
Officiellement pour, officieusement contre . Par pur calcul politique. "Le message qu'il voulait faire passer, c'était perdez pas espoir, en gros, ne faiblissez pas, restez dans les manifs", assure le leader socialiste.
De fait, après trois mois de manifestations estudiantines, le Premier ministre avait dû capituler. Ce spectaculaire recul, ajouté aux premiers développements de l’affaire Clearstream, avait mis de Villepin hors course pour la présidentielle de l’année suivante. Et laissé la voie libre à Nicolas Sarkozy, seul en lice pour la droite.
Bruno Julliard estime aujourd’hui avoir tiré un certain bénéfice de cette "instrumentalisation volontaire" due à "une bataille à la tête de l’Etat (…) A ce moment-là, nos intérêts (ceux de l’UNEF et de Sarkozy, NDLR) étaient convergents. Lui, parce qu’il (voulait) la tête de Villepin et nous, parce qu’on (voulait) la tête du CPE".
Malgré les sollicitations de nos confrères du Mouv’ et Lepost.fr, l’Elysée n’a pas souhaité répondre, se contentant d’un laconique : "Pas de réaction".
Gilles Halais avec agences
Bruno Julliard: Sarkozy m'a soutenu contre le CPE
envoyé par LePostfr
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