Sarkozy et Cameron en route pour la Libye
L'avion présidentiel a quitté l'aéroport militaire de Villacoublay tôt ce matin. Direction Tripoli, où le Français Nicolas Sarkozy et le Britannique David Cameron devraient rencontrer les nouvelles autorités libyennes, le président du CNT Moustapha Abdeljalil et son Premier ministre Mahmoud Djibril.
Décollage, rencontres, qui n'ont pas été confirmées officiellement, ni en France, ni en Grande-Bretagne. Un secret entretenu, vraisemblablement pour des raisons de sécurité, malgré quelques fuites. Fuites corroborées dès hier soir par les rebelles libyens.
Le programme est pourtant déjà bien établi : visite de l'hôpital de Tripoli, rencontre avec les nouveaux hommes forts de la Libye, puis conférence de presse à l'hôtel Corinthia. Nicolas Sarkozy pourrait même rouvrir symboliquement l'ambassade de France.
_ Nicolas Sarkozy et David Cameron devraient aussi se rendre à Benghazi, ville symbole puisque point de départ de l'insurrection. Ils devraient donner là un discours sur la place de la Liberté, devant -espèrent-ils- une foule de plusieurs dizaines de milliers de Libyens.
Pourquoi maintenant, avant même la capture de Mouammar Kadhafi ? Sans doute parce que le temps presse. Qu'il y a de la place à prendre et des marchés à conquérir dans ce pays en ruine. Que Washington a déjà avancé quelques pions. Comme le Premier ministre turc Tayyip Erdogan qui, après une tournée triomphale en Égypte, est attendu aujourd'hui en Tunisie, avant de s'inviter à son tour en Libye.
_ Commence donc le défilé diplomatique à Tripoli, avec Nicolas Sarkozy qui jouit d'une réelle popularité sur place. Pour avoir soutenu les rebelles, initié avec la Grande-Bretagne l'intervention de la coalition internationale, et reconnu le premier le conseil de transition.
Néanmoins, malgré cette incontestable aura, toutes les précautions ont été prises. Même si les snipers semblent avoir déserté Tripoli, 160 policiers, dont 80 CRS et des hommes du Raid, auraient déjà été déployés sur place, pour sécuriser le voyage.
Des contrôles ont été mis en place sur la route entre l'aéroport militaire de Mitigua et la capitale.
Reste une inconnue : qui sera du voyage ? Selon Le Parisien, outre Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères, censé témoigner aujourd'hui dans le procès des emplois fictifs de la ville de Paris, Bernard-Henri Lévy pourrait en avion privé rejoindre le cortège officiel.
Cécile Quéguiner, avec agences
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