Sarkozy aux Antilles : "le statu-quo n'est plus possible"
A Fort-de-France, Nicolas Sarkozy a d'abord voulu “réparer une injustice”. Il a rendu hommage aux “dissidents” Antillais qui ont choisi de rejoindre la France libre durant le seconde guerre mondiale. En décorant 14 d'entre eux, il estime avoir ouvert “une page injustement oubliée de l'histoire nationale”.
Mais c'est en réponse à une page beaucoup plus récente que le chef de l'Etat a fait le déplacement, accompagné du nouveau ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux et de la nouvelle secrétaire d'Etat à l'outre-mer, Marie-Luce Penchard, fille de la sénatrice guadeloupéenne, et chiraquienne, Lucette Michaud-Chevry.
Dans son dicours, le chef de l'Etat est revenu sur ce qu'il attendait des états-généraux de l'outre-mer, décidés à la suite des 44 jours de conflit qui ont paralysé les îles en début d'année. “Le statu-quo n'est plus possible” , a-t-il affirmé.
“Bien sûr, il y a des difficultés depuis très longtemps. Il faut trouver une solution, apaiser les choses et apporter une réponse à la fois à la demande d'égalité et d'identité”, admet-il. Mais le président promet de consacrer ces deux prochains jours à ces vastes problèmes. “Je vais rencontrer beaucoup de gens, écouter, faire des propositions, on prendra des décisions au mois d'octobre”, lors du comité interministériel qui tirera les enseignements des états-généraux.
Le chef de l'Etat doit participer à des tables-rondes en Martinique et en Guadeloupe. Si l'on ne peut pas gérer des départements au de la Caraïbe comme des départements de métropole, reconnaît-il, il insiste sur “les principes républicains qu'il faut respecter”. “A l'heure où certains ont pu douter, dans un contexte de crise, de la force du lien qui nous unit, j'ai voulu rappeler ce que pouvait avoir de concret le fait de vivre un destin commun”, rappelle-t-il. “Notre histoire est partagée, nos sangs sont mêlés. C'est un ciment que nul ne pourra jamais briser”.
_ Façon sans doute de répondre au LKP, qui a mené la lutte “contre la vie chère” en début d'année. Nicolas Sarkozy ne devrait pas rencontrer le leader du mouvement, Elie Domota, puisque le LKP refuse de participer aux états-généraux. Nicolas Sarkozy n'a toutefois pas complètement fermé la porte : “Je parlerai avec tous ceux qui veulent me parler”.
Grégoire Lecalot, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.