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En colère, des députés PS réclament un "contrat de majorité" au gouvernement Valls

Un tiers du groupe à l'Assemblée nationale a signé un courrier, dévoilé par "Le Monde" et BFM TV, dans lequel ils prônent notamment un "choc de demande". Francetv info détaille leurs griefs.

Article rédigé par franceinfo
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Le logo du Parti socialiste, lors des universités d'été du parti à La Rochelle (Charente-Maritime), le 24 août 2012. (REGIS DUVIGNAU / REUTERS)

Ils espèrent bientôt dépasser les 100 signatures. 86 responsables socialistes, dont un grand nombre de députés, ont paraphé une lettre dans laquelle ils réclament un "contrat de majorité" avec l'exécutif, annonce le Journal du Dimanche, qui dévoile samedi 5 avril la liste des signataires.

Le courrier, dévoilé plus tôt par Le Monde et BFM TV, intervient peu de temps avant le discours de politique générale du nouveau Premier ministre Manuel Valls et du vote de confiance à son gouvernement, programmé mardi 8 avril. L'initiative est "inédite", reconnaît l'un de ses initiateurs, le député de la Nièvre Christian Paul, mais elle répond "à une situation politique sans précédent à gauche". A savoir : la déroute du PS aux municipales. Francetv info détaille leurs griefs.

Que demandent les députés ?

"Le temps du Parlement est venu", assurent les députés, qui réclament une inflexion de la politique gouvernementale. Ils vont même jusqu'à critiquer le "pacte de responsabilité", mesure phare de François Hollande, et ses contreparties "les plus coûteuses et sans condition". Ils lui préfèrent "un pacte national d'investissement négocié jusqu'au niveau des entreprises".

Les parlementaires souhaitent également un "choc de demande", autrement dit des mesures à destination non pas des entreprises, mais des consommateurs. Par exemple sous la forme d'une "réforme fiscale" en faveur des foyers les plus modestes, incluant une CSG progressive, précise Le Monde.

Qui sont les signataires ?

Les signataires sont issus de divers courants du Parti socialiste, précise Le Monde. Des proches de Laurent Fabius, de Dominique Strauss-Kahn, de Martine Aubry, de Benoît Hamon ou encore d'Arnaud Montebourg, ainsi que de l'aile gauche du PS, soutiendraient la démarche.

Parmi les signataires figurent des figures du Parti socialiste, explique le Journal du Dimanche, qui cite notamment Emmanuel Maurel, leader de l'aile gauche ou Guillaume Balas, représentant du courant de Benoît Hamon. 

Qui en est à l'initiative ?

Interrogé par Le Monde, le député Christian Paul, proche de Martine Aubry, est présenté comme l'un des "initiateurs" du texte. Le Journal du Dimanche cite également les noms de ses collègues Laurent Baumel, Pouria Amirshahi et Marie-Noëlle Lienemann.

Mais à en croire Le Figaro, Martine Aubry serait en réalité à la manoeuvre derrière la colère des parlementaires : la maire de Lille serait remontée après la nomination à Matignon de Manuel Valls, avec lequel elle n'a pas de bonnes relations. Selon le quotidien, c'est son bras droit Jean-Marc Germain, élu des Hauts-de-Seine, qui aurait fait circuler la lettre à l'Assemblée nationale.

S'agit-il d'une fronde anti-Valls ?

Il ne s'agit là, ni d'une "rébellion", ni d'une "dissidence" assure Christian Paul, "mais l'expression de ce qu'attendent de nous les Français". A l'approche du vote de confiance au nouveau gouvernement, programmé mardi à l'Assemblée, les députés ne brandissent d'ailleurs pas la menace de l'abstention ou de la défiance. "Ne pas voter la confiance serait comme nous autodissoudre", prévient l'un d'entre eux.

> Lire la lettre des députés PS :

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