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Que sont devenus les anciens "nouveaux mouvements" politiques ?

Benoît Hamon a annoncé mercredi le lancement prochain d'un mouvement "large" et "transpartisan". Le même jour, Anne Hidalgo et Martine Aubry ont fait de même.

Article rédigé par Vincent Matalon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Benoît Hamon en meeting au Zénith de Nancy (Meurthe-et-Moselle), le 5 avril 2017. L'ancien candidat PS à la présidentielle a annoncé, le 10 mai 2017, son intention de lancer un "nouveau mouvement" pour peser sur les propositions de la gauche. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Sont-ils inspirés par Emmanuel Macron et le succès de son mouvement En marche !, âgé d'à peine plus d'un an ? Benoît Hamon d'une part, Anne Hidalgo et Martine Aubry d'autre part, ont annoncé mercredi 10 mai la création de "nouveaux mouvements" politiques de gauche.

Le premier, qui compte rester membre du PS, a indiqué que son mouvement serait "large, transpartisan", afin de "reconstruire la gauche". Les secondes, accompagnées de Christiane Taubira, d'intellectuels et d'artistes, ont précisé que leur organisation, baptisée Dès demain, serait un "mouvement d'innovation" ouvert à "tous les humanistes qui croient encore en l'action".

Mais le lancement d'un "nouveau mouvement" ne s'accompagne pas forcément d'une nouvelle dynamique. Franceinfo revient sur trois exemples de formations aux fortunes politiques diverses.

Celui qui a fonctionné (un temps) : Désirs d'avenir

Créée en décembre 2005 mais rendue célèbre via la création d'un site internet en février 2006, l'association Désirs d'avenir a été un véritable vaisseau-amiral pour Ségolène Royal dans la course à la présidentielle de 2007. Mi-comité de soutien mi-plateforme participative conçue pour d'enrichir le programme de la candidate de propositions citoyennes, Désirs d'avenir a rencontré un succès certain. Le Parisien indique ainsi que l'association a compté jusqu'à 10 000 adhérents, et détenait un trésor de guerre de 400 000 euros en 2008.

Mais le mouvement de Ségolène Royal a eu aussi ses ratés. La nouvelle version de son site internet, mise en ligne en septembre 2009, avait été raillée sur les réseaux sociaux pour son apparence vieillotte et son ergonomie datée.

Capture d'écran de la version du site de Désirs d'avenir mise en ligne en septembre 2009. (DESIRS D'AVENIR)

La défaite de la candidate à la primaire socialiste de 2011 a semble-t-il marqué le début de la fin pour Désirs d'avenir. Le site internet de ce qui est présenté comme un "laboratoire d'idées, citoyen et participatif" relaie désormais essentiellement l'actualité ministérielle de Ségolène Royal, et la dernière synthèse des "universités populaires participatives" du mouvement date de 2013.

Celui qui n'a rapporté que des ennuis : La rose et le réséda

Fort de son bon score qui a fait de lui le troisième homme de la primaire socialiste de 2011, Arnaud Montebourg a lancé en février 2012 un autre "nouveau mouvement" : La rose et le réséda, nom tiré du poème de Louis Aragon. Lors de son discours de lancement, auquel assistaient entre autres Christiane Taubira et Malek Boutih, Arnaud Montebourg assurait vouloir soutenir le candidat François Hollande tout en continuant à faire exister son concept phare de l'époque : la démondialisation.

Las, l'initiative a été "torpillée par un procès des ayants droit d’Aragon", écrivait L'Obs en novembre 2012. Arnaud Montebourg avait en effet officiellement déposé le nom de son mouvement sans en avertir les ayants droit du poète, qui lui ont réclamé 90 000 euros de dommages et intérêts, rapportait L'Express. Depuis, impossible de trouver une quelconque trace en ligne de l'activité du mouvement. La rose et le réséda ont visiblement fané.

Celui dont personne ne se souvient : Droit au cœur

"Il nous faut une offre susceptible de retenir l'électorat tenté par le FN, bien sûr, mais aussi celui qui pourrait être séduit par l'UDI et le MoDem". Difficile, en lisant en novembre 2013, dans les colonnes du Figaro, la déclaration d'intention d'Hervé Mariton, de comprendre ce qui distingue son nouveau "mouvement" Droit au cœur du reste de l'UMP d'alors.

Malheureusement, lors du lancement, le député UMP (aujourd'hui LR) de la Drôme connaît un certain nombre de problèmes logistiques.

Droit au cœur, auquel adhèrent une dizaine de députés de droite, organise tout de même une université d'été en juillet 2015.

Malheureusement pour Hervé Mariton, l'invalidation de sa candidature à la primaire de la droite et du centre semble avoir marqué le coup d'arrêt de son mouvement. Depuis, le site du mouvement (qui renvoie en fait sur celui du député) ne recense que les interventions médiatiques de l'élu conservateur.

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