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Que pensent donc vraiment les candidats à la présidentielle sur le mariage homosexuel ?

Un mariage homosexuel a été célébré symboliquement samedi à Cabestany (Pyrénées-Orientales). Un acte militant destiné à relancer le débat sur la légalisation de l'union gay en France avant la présidentielle de 2012. Mais qu’en pensent les candidats ?
Article rédigé par Adrian Buffel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Patrick et Guillaume au centre culturel de Cabestany près de Perpignan le 12 novembre (RAYMOND ROIG / AFP)

Un mariage homosexuel a été célébré symboliquement samedi à Cabestany (Pyrénées-Orientales). Un acte militant destiné à relancer le débat sur la légalisation de l'union gay en France avant la présidentielle de 2012. Mais qu'en pensent les candidats ?

Patrick et Guillaume se sont mariés samedi à Cabestany (Pyrénées-Orientales). Le maire PC de la ville, Jean Vila, a célébré ce mariage en bonne et due forme, si ce n'est que l'union n'a pas été inscrite au registre de l'état-civil pour éviter une annulation par la justice.

Alors qu'une majorité de Français (63%) se dit favorable au mariage homosexuel, selon un récent sondage Ifop pour Dimanche Ouest France, celui-ci n'est pas légal en France. Le seul mariage gay célébré, à Bègles (Gironde) en 2004, a été annulé par la justice. Quel est l'avis des candidats, déclarés ou potentiels, à la présidentielle sur le sujet ?

Marine Le Pen

La candidate du Front national est fermement opposée à l'ouverture du mariage homosexuel aux gays et lesbiennes. "Pourquoi pas la polygamie ?", avait-t-elle répondu en juin, interrogée alors sur France Inter. Selon Marine Le Pen, parmi "les règles de notre société", "le mariage s'effectue entre un homme et une femme".

Christine Boutin

La présidente du Parti chrétien-démocrate (PCD) et candidate à l'élection présidentielle, Christine Boutin a condamné la célébration du mariage à Cabestany samedi qu'elle a qualifiée d'"acte hors la loi" et de "provocation".

Nicolas Sarkozy

La droite y est dans l'ensemble opposée. En 2007, lors de la précédente présidentielle, Nicolas Sarkozy s'était déjà déclaré contre. "Le modèle qui est le nôtre doit rester celui d'une famille hétérosexuelle : les enfants ont besoin d'un père et d'une mère", avait-il indiqué.

Toutefois, la ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot - minoritaire au sein de l'UMP -, a rappelé dimanche qu'elle était engagée en faveur de l'union homosexuelle. "Le mariage, c'est d'abord maintenant un engagement social et un engagement affectif. Donc je souhaite que, là encore, il n'y ait pas de discrimination", a-t-elle lancé.

Dominique de Villepin

L'hypothétique candidat de République solidaire a "évolué sur le sujet", selon ses dires. Il s'y est lui déclaré favorable lors de l'émission Elections 2012 diffusée sur Internet jeudi.

"En m'appuyant justement sur les grands principes et en particulier l'égalité des citoyens devant le droit, je crois que nous devons aujourd'hui évoluer et reconnaître que le mariage, institution civile, contrat civil entre deux personnes, peut être à la fois noué entre deux personnes de sexes différents ou deux personnes de même sexe" a-t-il déclaré.

François Bayrou

Interrogé par le magazine "Têtu", le probable candidat du MoDem a défendu le principe d'une acceptation réciproque tout en s'opposant au "mariage homosexuel" tel qu'il est conçu actuellement.

"Le mariage, c'est l'union d'un homme et d'une femme", a fait valoir le patron du MoDem. Il s'est tout de même prononcé pour une union ouvrant aux mêmes droits que le mariage : ce nouvel "engagement doit être contracté dans les mêmes conditions de solennité, y compris par l'état civil de la nation, devant le maire. Mais pour moi, il s'agit d'une union, pas d'un mariage", précise-t-il.

François Hollande

La proposition est inscrite dans le programme du Parti socialiste depuis 2007, à sa demande dit François Hollande. En octobre 2011, le candidat socialiste à la présidentielle a tout de même choisi de nuancer ses propos en déclarant à "Libération" : "Attention, ce ne sera pas si simple de faire passer ces textes".

Une proposition de loi du PS sur le mariage gay a été rejeté en juin par l'Assemblée nationale. Désormais, les espoirs portent sur les prochaines élections législatives. Si le PS et ses alliés l'emportent, l'union homosexuelle pourrait être légalisé d'ici à la fin 2012.

Eva Joly

En 2004, le maire écologiste de Bègles Noël Mamère avait inscrit un mariage gay sur les registres de l'état-civil. Celui-ci avait été annulé au terme d'une procédure judiciaire et M. Mamère avait été suspendu un mois de ses fonctions.

De son côté, Eva Joly, candidate d'Europe Ecologie-Les Verts, a participé à la Gay Pride parisienne en juin dernier, déclarant que c'était "un grand bonheur de voir que 2012 approche et que nous allons pouvoir réaliser cette transformation législative". Si la gauche l'emportait, la candidate d'EELV s'est engagée à faire voter le mariage dans les cent jours.

Jean-Luc Mélenchon

Engagé depuis des années en faveur de la cause homosexuelle, le candidat du Front de gauche, a déclaré soutenir "l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples homos" au magazine 'Têtu' de juin 2011. Dans la foulée, il a lui-aussi participé à la Gay Pride.

Nathalie Arthaud

Chez les trotskistes de Lutte Ouvrière, le mariage représente le conformisme, note Le Nouvel Observateur. L'union libre pour les hétérosexuels comme pour les homosexuels lui est donc préférée. "Je pense que la loi doit évoluer avec les mœurs de la société", a affirmé sa candidate Nathalie Arthaud à "La Provence" en mars 2009.

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