Quand la ministre socialiste Delphine Batho dénonce un "mauvais" budget
François Hollande et
Jean-Marc Ayrault s'attendaient peut-être à devoir affronter la colère des Verts alors que le débat sur le budget 2014 débute mardi à l'Assemblée. Mais la déflagration est venue de la ministre socialiste en charge de l'Ecologie, sur RTL : "C'est vrai que c'est un mauvais budget. Je souhaite que
nous puissions faire dans les prochains jours la démonstration que la volonté de faire de la France la nation de l'excellence environnementale, la transition énergétique, ne sont pas des variables d'ajustement ". Et d'insister en évoquant un "doute " par rapport au gouvernement.
Reconnaissant que "la situation budgétaire est extrêmement difficile " (le gouvernement prévoit de dégager 14 milliards d'euros d'économies l'an prochain), la ministre a estimé qu'il allait désormais falloir se poser la question : l'écologie est-elle "bien une priorité " ? "Est-ce qu'on a la capacité de passer du discours aux actes ? "
Le budget du ministère de l'Ecologie en baisse de 7%
Selon les premières orientations rendues publiques vendredi dernier, les crédits alloués au ministère de l'Ecologie sont en baisse de 7%, soit 500 millions d'euros de moins : c'est le ministère qui devrait souffrir le plus de la rigueur. Plus de 1.000 postes vont ainsi disparaître, au ministère de l'Ecologie bien sûr, mais aussi chez les opérateurs de l'Etat, par exemple les agences de l'eau, ou la Direction départementale de l'équipement.
Des propos censés pousser le gouvernement vers la fiscalité écologique ?
Les Verts ont apporté leur soutien à la ministre de l'Ecologie. Le chef de file des sénateurs Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Jean-Vincent Placé, a estimé que le budget de l'Ecologie était un "signal désastreux ". Les écologistes ont également prévenu le gouvernement qu'ils entendaient bien voir se concrétiser la fiscalité écologique dans le budget 2014.
Delphine Batho, elle-même, l'a indiqué mardi : une partie de cette réduction de budget de 7% pourrait être compensée par les recettes de la taxe poids lourds, mais aussi éventuellement par la fiscalité écologique et les investissements d'avenir. C'est sur ce point uniquement que la ministre écologiste Cécile Duflot a réagi mardi, indiquant que la transition écologique était un cap politique à réaffirmer "très fortement " et qu'elle devait se mesurer par des faits, l'un d'eux étant la fiscalité écologique.
"Je n'ai pas à commenter les discussions budgétaires entre ministres ", a ajouté la ministre du Logement, fixant deux échéance : la prochaine conférence gouvernementale écologique prévue en septembre "et le projet de loi de finances pour 2014 ".
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