PSA va supprimer 8000 emplois, les politiques réagissent
C'était dans l'air du temps. PSA Peugeot Citroën devrait supprimer 8000 emplois sur ses sites français. "Un séisme", selon Bernard Thibault (CGT). "La cote d'alerte est dépassée", a prévenu Jean-François Copé.
"Je rappelle qu'il y a un an, nos représentants avaient déjà donné cette information. Sans doute que le contexte électoral ne se prêtait pas à la confirmation de ce séisme", a déclaré, jeudi, Bernard Thibault, le responsable de la CGT, sur France Inter.
Car la centrale syndicale a promis de réagir à l'annonce, jeudi matin, de PSA Peugeot Citroën de son intention de supprimer 8.000 postes supplémentaires sur ses sites français face à la dégradation du marché automobile européen, et de fermer son usine d'assemblage d'Aulnay-sous-Bois en 2014.
L'opposition soutient le gouvernement ?
Une mauvaise nouvelle pour l'emploi industriel en France qui a encouragé l'UMP à soutenir l'action du gouvernement sur ce dossier. "La cote d'alerte est dépassée. Je suis extrêmement préoccupé par cette annonce", a réagi Jean-François Copé sur France Info. "Il faut que le gouvernement sache que dans ce domaine, l'opposition au nom (de laquelle) je m'exprime ce matin, sera à ses côtés (du gouvernement) s'il s'agit d'assumer enfin que la priorité absolue pour notre pays, c'est la compétitivité de notre industrie".
Le premier groupe automobile français, qui réunit ce matin un comité central d'entreprise extraordinaire à son siège parisien, a prévenu qu'il accuserait au premier semestre une perte opérationnelle courante de l'ordre de 700 millions d'euros dans sa division automobile sur fond de dégradation du marché européen.
1400 postes supprimés à Rennes
"Pour faire face à cette réduction durable d'activité en Europe, un projet de réorganisation des activités industrielles et de redéploiement des effectifs est présenté ce jour afin de restaurer la compétitivité du groupe et d'assurer son avenir", a expliqué Philippe Varin, président du directoire de PSA, dans un communiqué.
Pour réduire ses surcapacités, PSA a officialisé l'arrêt futur de la production à Aulnay, qui emploie actuellement 3.000 personnes. La production sera transférée sur l'usine voisine de Poissy (Yvelines), où environ la moitié des salariés d'Aulnay pourraient se voir proposer un reclassement. Pour l'autre moitié, PSA envisage un reclassement externe dans le bassin d'emploi d'Aulnay-sous-Bois.
Le groupe prévoit également un dispositif de "revitalisation" du site vers des activités liées à l'automobile pour en maintenir la vocation industrielle, sans plus de précision. PSA compte également supprimer 1.400 emplois dans son usine de Rennes (Ile-et-Vilaine), qui compte un effectif total de 5.600 personnes, dans le cadre d'une réduction de la capacité du site.
"Le gouvernement Fillon n'a pas anticipé"
Mais, selon Bernard Thibault, ces chiffres sont sous-évalués. "Dès lors que Peugeot annonce la suppression de 8 à 10.000 emplois, il faut multiplier par trois, voire quatre, pour mesurer l'impact en terme d'emploi pour l'ensemble du pays", a-t-il indiqué.
"Les pouvoirs publics n'ont pas pris la mesure, anticipé et pensé à l'avenir", a déclaré de son côté le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, Pascal Durand, sur BFMTV/RMC, pointant les erreurs du gouvernement Fillon. "Le gouvernement (de François Fillon) n'a pas anticipé, pas aidé, pas posé les conditions à un futur possible".
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