Réunion des formations de gauche : "Depuis le 17 avril, on a reculé, les choses se sont plutôt aggravées", affirme Eric Coquerel, député LFI
Eric Coquerel attend notamment des explications d'autres partis sur leur participation à la manifestation des policiers devant l'Assemblée nationale la semaine dernière.
"Depuis le 17 avril, on a reculé, les choses se sont plutôt aggravées", a déploré lundi 24 mai sur franceinfo le député LFI de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel, qui participe lundi après-midi à une nouvelle réunion des formations de gauche en vue de l'élection présidentielle. La rencontre a lieu cette fois à distance, après un rassemblement le 17 avril dernier.
franceinfo : Pourquoi refaire une réunion aussi vite après celle du 17 avril ?
Eric Coquerel : On s'est séparés le 17 avec l'idée de se revoir sur trois raisons : on avait fait un pacte de respect mutuel, on avait l'idée de voir si on pouvait faire des mobilisations communes, et on voulait organiser des débats. Depuis le 17, on a reculé. On vient dans l'esprit d'avoir des explications de certaines personnes autour de la table, notamment des initiateurs du 17, messieurs [Yannick] Jadot et [Olivier] Faure, parce que depuis le 17, les choses se sont plutôt aggravées. On avait dit "faisons des mobilisations ensemble" : on a lancé un appel à une mobilisation le 12 juin pour les libertés, contre les extrêmes-droites. On a eu énormément de mal à réunir le Parti socialiste, le Parti communiste, Europe Écologie, qui ont fini par rejoindre cet appel, qui est pourtant signé par 60 organisations - la CGT, les associations... Surtout, plus grave : Parti socialiste, Parti communiste, monsieur Jadot, ont été à une manifestation d'organisations policières, plutôt classées d'extrême-droite, avec des responsables d'extrême-droite, qui avait pour objectif d'imposer ses lois à la République, de remettre en question la séparation des pouvoirs, avec des déclarations incroyables lors de cette manifestation.
Attendez-vous des explications sur cette manifestation ?
Si on ne peut même pas s'entendre à gauche sur la question de l'Etat de droit, sur le fait que la police sert la République et pas l'inverse, sur l'idée qu'on ne peut pas accepter qu'un ministre aille devant l'Assemblée avec des policiers, réclamer des choses à des députés... Pour nous, il y a longtemps que la gauche en tant que telle n'existe plus tellement il y a des divergences sur le plan social. Mais là, c'est une question presque éthique. Ils assument, ils expliquent que leur place était là. Non, leur place n'était pas là. Ce n'était pas une manifestation de policiers qui demandaient l'amélioration de leurs conditions. Les organisations les plus en pointe, je pense notamment à Alliance, étaient là pour dire "on veut que la justice nous rende des comptes". Rendez-vous compte, des gens de gauche allant à un rassemblement où on remet en question les principes républicains. Tout ça pour cotiser au débat sécuritaire que veut amener le gouvernement. Ils manquent de jugeote, mais surtout de ligne politique. Ca ne peut pas être, même de loin, la nôtre pour ces élections présidentielles.
Alors à quoi bon cette réunion cet après-midi ?
D'abord car on attend des explications. Et puis on avait parlé de pacte de "non-agression". On se retrouve pour les régionales, où nos divergences au niveau national sont moins graves. Il y a pas mal d'endroits, notamment les Hauts-de-France, où on a beaucoup cotisé à l'unité : on a essayé vraiment, oubliant même nos intérêts de formation, de susciter l'unité. Que se passe-t-il en PACA, où il y a un péril du Rassemblement national ? Le Parti socialiste et Europe Écologie s'arrangent pour nous exclure d'une alliance, d'un rassemblement, et en plus ne l'assument même pas, ils expliquent que c'est nous les responsables. Comme pacte de respect mutuel, on fait mieux. On y va car autour de la table, il y a d'autres gens avec qui on se retrouve à signer pour le 12, avec qui on a été en désaccord pour cette manifestation d'organisations policières. Je pense à des gens comme Madame Rousseau, à Générations, à des collectifs citoyens. Il y a un espoir d'avoir un candidat qui rassemble très largement ceux qui se retrouvent depuis plusieurs années dans des combats. On souhaite discuter avec toutes les forces que je viens d'énumérer car ce sont celles qui peuvent nous permettre d'aller au second tour et de remporter cette élection présidentielle.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.