"L'inverse d'un passage en force", "un article brutal" : les zigzags de Manuel Valls sur le 49.3
Candidat à la primaire de la gauche, Manuel Valls a promis de "supprimer purement et simplement le 49.3, hors texte budgétaire", s'il est élu président. Un revirement qui a fait réagir de nombreuses personnalités politiques.
"Le 49-3, (...) c'est tout l'inverse d'un passage en force." La phrase est signée Manuel Valls, jeudi 26 mai sur RMC, peu de temps après avoir utilisé cet article de la Constitution pour faire adopter les lois Macron et El Khomri. Pourtant, quelques mois plus tard, l'ancien Premier ministre semble en avoir une tout autre vision. Interrogé sur France Inter jeudi 15 décembre, il a même proposé de le "supprimer purement et simplement", "hors texte budgétaire".
Une utilisation "brutale"
"Dans la société de la participation dans laquelle nous vivons, son utilisation est devenue dépassée et apparaît comme brutale", estime désormais le candidat à la primaire de la gauche. Mercredi 14 décembre, déjà, Manuel Valls évoquait cette "brutalité" de l'article 49.3, sans pour autant remettre en cause son utilité, dans une interview à Brut.
Manuel Valls : "Le 49.3? C'est un article de la Constitution. Brutal. J'aurais préféré avoir une majorité". #DirectQGValls
— Brut (@brutofficiel) 14 décembre 2016
Une "brutalité" qui n'a pas empêché Manuel Valls d'utiliser cet outil à six reprises au cours des deux dernières années. De quoi faire perdre le nord à certains politiques : "Je me réjouis qu'il veuille renforcer le rôle du Parlement après s'être essuyé les pieds sur le Parlement comme une serpillière. Ça fait quand même un peu drôle", a commenté le député Noël Mamère sur BFMTV.
Retour en 2008
Avec ce nouveau virage, Manuel Valls retombe ainsi sur sa position initiale, lorsqu'il était dans l'opposion. En 2008, il avait même déposé un amendement visant à supprimer cet article.
En 2008, Manuel Valls avait présenté un amendement visant à supprimer le 49.3. pic.twitter.com/0aProZHDel
— thomas snegaroff (@thomassnegaroff) 15 décembre 2016
"De qui se moque-t-on ?"
Ce zigzag a fait réagir des personnalités politiques de tous bords, dont le député LR Eric Ciotti, le vice-président du Front national Florian Philippot et la sénatrice écologiste Esther Benbassa.
Après avoir usé et abusé du 49-3 @manuelvalls lancé dans la primaire veut le supprimer. De qui se moque-t-on ?
— Eric Ciotti (@ECiotti) 15 décembre 2016
Après avoir fait passer la loi travail en force malgré l'opposition des français. Valls ose dire qu'il souhaite supprimer le 49-3 pic.twitter.com/hOyGPYeVJs
— PCF (@CNPCF) 15 décembre 2016
Valls alias "Monsieur 49.3" promet maintenant qu'il supprimera...le 49.3. Aussi crédible que Fillon l'ami de la sécurité sociale #49al3
— Florian Philippot (@f_philippot) 15 décembre 2016
#Valls propose de supprimer le #49/3, après l'avoir utilisé 6 fois... et la loi Travail, il veut l'abroger aussi? https://t.co/SLZOIwINWs
— Esther Benbassa (@EstherBenbassa) 15 décembre 2016
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