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Déroute annoncée aux législatives : de "grosses difficultés financières" à venir pour le PS

Après sa déroute au premier tour des législatives, le Parti socialiste va devoir compter ses sous. Et sans doute beaucoup plus. 

Article rédigé par Benjamin Illy - Léo Tescher
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le siège du Parti Socialiste, rue de Solférino, au lendemain du premier tour des élections législatives. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Une débacle. Le Parti socialiste et son allié le Parti radical de gauche ont obtenu 9,5% des voix au premier tour des élections législatives. Plusieurs ténors ont été éliminés dès le premier tour, dont le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis. Selon notre projection Ipsos/Sopra Steria, les socialistes ne conserveraient qu'une vingtaine de sièges à l'Assemblée nationale. Dix fois moins que lors de la dernière législature. Mais les conséquences ne sont pas seulement politiques, elles sont aussi financières.

Une perte de 18 millions d'euros par an

Sur 54,9 millions d'euros de recettes en 2015, le parti le plus riche de France en tirait près de la moitié (24,8 millions) du financement public. Le reste provenant principalement des cotisations des adhérents et des contributions des élus. Mais cette manne financière va considérablement fondre après ces élections. Les dotations de l'État aux partis sont effectivement accordées chaque année, en fonction des résultats au premier tour des législatives. Chaque parlementaire rapporte en plus 37 731,14 euros à son parti.

La vie politique est ainsi faite que l'argent public est compté en fonction du nombre d'élus et de voix, donc là aussi on va au-devant de grosses difficultés.

Emmanuel Maurel, député européen.

à franceinfo

Avec 5,9 millions d'électeurs en moins par rapport à 2012 et environ 260 députés perdus, le Parti socialiste va perdre plus de 18 millions d'euros par an. 

Des candidats endettés

C'est même la première conséquence "dramatique", selon Emmanuel Maurel. À la sortie du bureau national du parti, lundi matin, le député européen pensait "aux copains qui sont sur des territoires difficiles et qui n'ont pas fait 5% aux élections".

Certains ont hypothéqué leur bagnole, leur appart, et il va falloir qu'on ait une solidarité par rapport à ces copains-là.

Emmanuel Maurel, eurodéputé.

à franceinfo

Dans son malheur toutefois, le PS peut se targuer de n'avoir, lui, aucune dette.

Faut-il déménager le siège de Solférino...

Une des solutions pour se renflouer est à nouveau mise en avant par un plaisantin sur leboncoin. Le Parti socialiste pourrait effectivement s'appuyer sur la valeur de son siège situé au 10 rue de Solférino et dont il est propriétaire. Cet hôtel particulier du 7e arrondissement de Paris est estimé à plus de 40 millions d'euros. Après la présidentielle, Jean-Christophe Cambadélis n'y semblait déjà pas opposé. Affirmant qu'il "fallait prendre en compte la demande de renouvellement", le premier secrétaire du PS estimait sur France Inter qu'il fallait "tout changer". Y compris, pourquoi pas, le nom du parti.

... ou engager un plan social ?

Cela pourrait également être une solution envisagée par le bureau national du PS. À tel point que Marie-Noëlle Lienneman s'en inquiète. La sénatrice de Paris se demande quel sort sera reservé aux quelques 110 salariés. Elle espère"que ces salariés ne trinqueront pas. Le Parti socialiste ne doit pas les fragiliser".

Le PS peut-il se relever financièrement de sa déroute aux législatives ?

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