: Vidéo Projet de loi sur les séparatismes : un texte "fourre-tout, liberticide", s'indigne le député Éric Coquerel
"Ce débat n'aurait pas dû avoir lieu", insiste l'élu LFI de Seine-Saint-Denis. "On devrait être en train de travailler à l'Assemblée nationale sur un grand plan d'urgence contre la pauvreté. Et au lieu de ça, on est en train de discuter du séparatisme islamiste".
Les députés examinent depuis lundi le projet de loi contre le séparatisme qui vise à lutter contre l'islamisme radical. "Une espèce de loi fourre-tout", a dénoncé samedi 23 janvier sur franceinfo le député La France insoumise Éric Coquerel. Un texte qu'il juge liberticide. "Il y a des vrais problèmes qui se posent, avec des fermetures administratives dans des conditions qui sont gênantes pour les libertés", a-t-il affirmé. Avant d'appuyer : "Moi, je suis défenseur de la loi 1905, et des aspects de cette loi concordataire où l'État se mêle de l'organisation de religions, ce qui n'est pas son rôle. Donc il aborde ce domaine qui est à mon avis extrêmement dangereux."
Parmi les mesures du projet de loi, la lutte contre la haine en ligne, la réforme du financement des cultes, des certificats de virginité, ou le contrôle de l'instruction à la maison. Des mesures discriminatoires pour le député. "En réalité, on s'aperçoit qu'il y a une part infinitésimale d'enfants qui sont dans leurs familles ! La plupart c'est pour des questions pédagogiques. Dans ce cas-là, il faut une grande loi sur l'école qui renforce l'école publique qui traquent les écoles hors contrôle." Pour lui, le gouvernement "ouvre des sujets de société sans réponse globale".
"Leur objectif était de stigmatiser, faire en sorte qu'on parle plutôt des questions identitaires, des questions de division. On a un gouvernement qui se plante, qui est en train d'ouvrir plusieurs boîtes de Pandore."
Éric Coquerel, député La France insoumiseà franceinfo
"On a passé toute la semaine avec une surenchère de la droite permise par cette loi qui estime qu'aujourd'hui en France le grand danger, c'est des femmes voilées dans la rue (...) Qu'on laisse les gens un peu tranquille !, s'agace Éric Coquerel. Dès lors que c'est dans l'espace public et privé, et non pas dans les lieux où on interdit les signes distinctifs, à l'école."
Enfin, l'élu a mis en avant ce qu'il estime être une erreur de timing. "Ce débat n'aurait pas dû avoir lieu. On devrait être en train de travailler à l'Assemblée nationale sur un grand plan d'urgence contre la pauvreté. Peut-être deux millions de pauvres en plus dans ce pays d'ici quelques mois", a affirmé Éric Coquerel. "Des étudiants qui en arrivent à se suicider tellement leur condition sociale devient absolument terrible. Et au lieu de ça, qu'est-ce qu'on fait ? On est en train de discuter d'une loi par rapport à un thème qu'a voulu mettre le gouvernement sur la table, qui était celui du séparatisme islamiste", a-t-il dénoncé.
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