Loi "sécurité globale" : François Hollande demande le retrait du texte, pour "l'honneur"
L'ancien président de la République a rappellé que lui-même avait dû retirer un texte sur la déchéance de la nationalité.
François Hollande a demandé samedi 28 novembre, le retrait de la proposition de loi nommée "sécurité globale" contestée à nouveau dans la rue samedi, en rappelant que lui-même avait dû retirer un texte sur la déchéance de la nationalité. "Aujourd'hui, s'il y a de l'honneur, il doit se trouver dans le retrait du texte et pas dans son maintien", a déclaré l'ancien président de la République, dans une interview vidéo au journal La Montagne diffusée sur son compte Twitter.
Quand un texte heurte les consciences et divise la société, quand il risque de provoquer de la violence, il faut le retirer. La police doit agir conformément aux lois de la République, les comportements inacceptables doivent être sanctionnés avec la plus grande fermeté. pic.twitter.com/VzvQoHZHKW
— François Hollande (@fhollande) November 28, 2020
"Il y a plus d'honneur à retirer un texte quand il heurte les consciences et divise la société qu'à le maintenir, pour un gouvernement ou un président de la République, quand le risque c'est de créer de l'incompréhension et des violences", explique le prédécesseur d'Emmanuel Macron.
"Le débat a été mal engagé, sa traduction législative a été aussi inappropriée qu'inopportune", estime l'ancien président socialiste, à propos du texte de loi et de sa mesure phare, contenue dans l'article 24, qui prévoit de pénaliser la diffusion, avec une intention malveillante, de l'image des forces de l'ordre.
Retour sur la déchéance de nationalité
François Hollande rappelle à cet égard avoir "aussi été confronté à ce type de décision, notamment avec la déchéance de nationalité". Trois jours après les attentats du 13 novembre 2015, François Hollande avait souhaité modifier la Constitution pour y inscrire le régime de l'état d'urgence et l'extension de la déchéance de la nationalité à tous les binationaux condamnés pour terrorisme, même ceux nés en France.
Cette dernière mesure avait suscité des débats enflammés et la démission de la ministre de la Justice de l'époque, Christiane Taubira. "Quand cette question, qui pouvait apparaître comme une des réponses à la crise terroriste, a divisé, j'ai préféré retirer le texte", rappelle François Hollande, qui avait renoncé à cette mesure le 30 mars 2016.
Samedi, plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont défilé en France contre le texte de loi "sécurité globale" mais aussi contre les violences policières et le racisme, après une succession d'interpellations policières violentes, révélées par des vidéos. François Hollande a souhaité à leur propos "qu'il y ait des comportements qui changent", pour éviter que "la police soit entachée par un certain nombre de comportements".
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