Cet article date de plus de quatre ans.

Loi "sécurité globale" : 133 000 manifestants en France selon le ministère de l'Intérieur, 500 000 selon les organisateurs

Des heurts ont éclaté à Paris, Lyon et Rennes, en marge de ces manifestations.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Des dizaines de milliers de manifestants à Paris, le 28 novembre 2020. (THOMAS COEX / AFP)

"Baissez vos armes, on baissera nos caméras !" Quelques 133 000 personnes ont manifesté dans toute la France selon le ministère de l'Intérieur, 500 000 selon les organisateurs, samedi 28 novembre, contre le texte de loi "sécurité globale" mais aussi contre les violences policières et le racisme. Une centaine de rassemblements étaient organisés dans les principales villes du pays.

"Floutage de gueule", "Qui nous protègera des féroces de l'ordre ?"... les manifestants ont sorti les pancartes et fait fleurir les slogans contre un texte jugé attentatoire à "la liberté d'expression" et à "l'Etat de droit" par ses opposants. La préfecture de police de Paris indique aussi à franceinfo que neuf personnes ont été interpellées en marge de la manifestation de la capitale.

Grand rassemblement et quelques heurts à Paris

A Paris, le cortège est parti de la place de la République pour rallier celle de la Bastille, dans une atmosphère à grande majorité pacifique. Environ 46 000 personnes étaient présentes, selon le ministère de l'Intérieur. Mais quelques éléments masqués, dont des "black blocs", ont fait usage de la violence.

Certains ont lancé des feux d'artifice sur les forces de l'ordre, installé des barricades, jeté des pierres et incendié du mobilier urbain. Les policiers ont répondu par du gaz lacrymogène et des grenades de désencerclement. Plusieurs voitures ont été brûlées, ainsi qu'un kiosque à journaux selon un journaliste de Reuters sur place. Une brasserie a également été incendiée.

Des milliers de personnes se sont également rassemblées dans plusieurs villes de province. "Ces lois-là sont faites pour museler les oppositions, les résistances", estime Thérèse Bourgeois, de La Ligue des droits de l'Homme dans le cortège marseillais. Autour d'elle, sur les pancartes, on pouvait lire "souriez, vous êtes filmés", "police, tu t'es vue quand t'abuses", "où est la police des polices ?".

7 500 manifestants à Lyon

A Lille, entre 1 400, selon la préfecture, et 4 000 personnes selon les organisateurs, ont manifesté pour le retrait de la loi "sécurité globale", après un rassemblement qui avait réuni plusieurs centaines de personnes dans la matinée.

Des milliers de personnes ont défilé à Lyon, où des manifestants et un policier ont été blessés par des jets de projectiles lors de débordements. La préfecture a chiffré à 7 500 le nombre des manifestants.

Composée de personnes de tout âge, "la marche des libertés", dans laquelle on pouvait aussi distinguer les couleurs de la CGT, de FO, de la France insoumise, des "gilets jaunes" ou de la CNT, s'est ébranlée au bout d'une heure pour se diriger via les quais du Rhône vers la place Bellecour.

Des affrontements à Rennes

A Rennes, jusqu'à 4 000 personnes selon la préfecture, 5 000 selon les syndicats, ont défilé. Des incidents entre manifestants et forces de l'ordre ont éclaté en fin de parcours. Les incidents ont éclaté place de la République où des manifestants étaient encore présents en nombre en fin de parcours quand les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène, selon une journaliste de l'AFP.

Selon la préfecture, vers 13 heures, "encore 2 000 participants avec une partie du cortège" montraient "une volonté d'en découdre, avec jets de projectiles et sans respect du parcours annoncé". Ils ont "tenté de forcer un barrage policier" et "après sommation il a été fait usage de grenades lacrymogènes pour les repousser", a indiqué la préfecture à l'AFP.

Une mobilisation en forte hausse

A Strasbourg, un cortège de 1 500 manifestants selon la préfecture et près de 3 000 selon les médias locaux et l'AFP, s'est élancé peu après 13h30. Dans ses rangs : quelques dizaines de gilets jaunes, des syndicalistes (CGT, Solidaires, FO, FSU...), des militants du NPA ou de EELV et de très nombreux étudiants.

Selon la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, interrogée par l'AFP, quelque 400 manifestants ont quitté le trajet prévu pour tenter de rejoindre l'Hôtel de police de Strasbourg avant la dispersion de la manifestation. Ils ont été refoulés par les forces de l'ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène, a-t-elle précisé.

Samedi dernier, la mobilisation à l'appel du collectif "Stop! Loi sécurité globale", qui rassemble des syndicats de journalistes, des ONG, l'association de la presse judiciaire, la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et d'autres associations avait rassemblé environ 22.000 personnes sur l'ensemble du territoire, selon les autorités.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.