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Prêt de 3 millions à l’UMP : Bartolone veut durcir les règles

Le groupe parlementaire UMP a prêté 3 millions d’argent public à son parti pour éponger ses dettes, sans que ses membres soient au courant. Le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone demande la révision des statuts des groupes parlementaires.
Article rédigé par Olivier Bost
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone souhaite la révision des statuts des groupes parlementaires "pour permettre l'exercice d'un contrôle sur l'utilisation qu'ils font des dotations"  © Maxppp/ Christophe Petit Tesson)

C’est une information de Mediapart confirmée samedi par le patron des députés UMP Christian Jacob. Le groupe parlementaire UMP a prêté à son parti 3 millions d'euros tirés de sa dotation à l'Assemblée nationale. C'était  peu après les élections législatives de 2012 et les députés UMP n'ont pas été consultés. A la suite de cette révélation, le président  PS de l'Assemblée nationale a annoncé dans un communiqué une prochaine révision des statuts des groupes parlementaires "pour permettre l'exercice d'un contrôle sur  l'utilisation qu'ils font des dotations qui leur sont versées".

 

Rien à justifier aujourd'hui

La vitesse à laquelle a réagi Claude Bartolone montre que l’histoire de trois millions n’est pas seulement le problème de l’UMP. Sa réaction souligne une nouvelle fois que décidemment la représentation nationale a un problème avec l’argent. Nous avions souvent parlé des cagnottes, extrêmement opaques des députés. Elles ont fait un peu oublier les dix millions d’euros que les groupes de l’Assemblée reçoivent, sans avoir rien à justifier sur leur utilisation.

C’est un principe inscrit dans la constitution. Les groupes politiques, pour faire librement leur travail, ne sont soumis à aucun contrôle. C’est ce qui a permis au groupe UMP de prêter ces trois millions d’euros à l’UMP. C’est aussi cette manne qui a permis au groupe UMP de dépenser plus de cinq  millions d’euros auprès de Bygmalion, cette société qui apparaît un peu partout et notamment dans l’organisation de la campagne de Nicolas Sarkozy. Même les députés UMP de base n’étaient pas au courant de tout cela.

Crise de confiance

Ce prêt de trois millions est certes une petite affaire dans toutes les affaires de l’UMP, mais il risque de ne pas seulement agiter l’UMP et d’éclabousser toute la classe politique. Les députés pourront crier à la démagogie et à l’antiparlementarisme, le mal sera fait encore une fois dans l’opinion.

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