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Pour les Français de l'étranger, le vote par Internet plante

Utilisé pour la première fois à l'occasion de législatives, le vote électronique via Internet se heurte à un problème d'incompatibilité logicielle. Environ 700.000 Français de l'étranger y ont accès. Le principe même de vote électronique rencontre une opposition croissante, faute de permettre un scrutin transparent.
Article rédigé par Alexandre Chassignon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Pour voter, le site exige de disposer d'un logiciel... périmé : la version 6 de la plateforme Java, remplacée par la 7 au début du mois. S'ils ont mis leur ordinateur à jour, les électeurs inscrits dans l'une des 11 circonscriptions des Français de l'étranger se heurtent à un message d'erreur : "Les certificats fournits (sic)
ne forment pas une chaîne de certificats".

Le ministère des
Affaires étrangères
conseille dans ce cas de voter "depuis un autre ordinateur". La version 7 de Java est accessible aux concepteurs de logiciels depuis l'été dernier.

Une première pour un scrutin direct

Un raté embarrassant pour Scytl, qui a obtenu le marché de l'organisation de ce scrutin inédit. L'entreprise avait déjà organisé, en 2009, l'élection de représentants au sein de l'Assemblée des Français de l'étranger, chargés d'élire des sénateurs. Il s'agissait donc d'un scrutin indirect.

Environ 700.000 Français de l'étranger ont reçu leurs identifiants pour voter via Internet, ce qui fait des serveurs de la société basée à Barcelone le plus grand bureau de vote de France. Ils peuvent aussi voter dans un bureau physique, par correspondance ou procuration.

Secret industriel contre sincérité du scrutin

Le Parti pirate a ouvert un forum où les électeurs peuvent raconter les problèmes rencontrés. Des échecs liés aux logiciels, mais pas seulement : certains évoquent des identifiants reçus par courrier, électronique ou papier, non sécurisé. D'autres se plaignent d'erreurs rencontrées au moment de la validation, ce qui les empêche de savoir si leur vote a été pris en compte ou non.

Après avoir assisté à l'initialisation du bureau de vote virtuel, deux militants du Parti pirate et du Front de gauche se sont vus refuser l'accès au code du logiciel tournant sur les serveurs de Scytl, seul moyen de savoir ce qui s'y passe vraiment. Le logiciel utilisé est homologué avant le début du scrutin. Mais contrairement à un bureau de vote physique, les représentants des partis et les simples citoyens ne peuvent pas contrôler la régularité des opérations de vote.

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