Pour François Bayrou, un nouveau plan de rigueur serait "une rustine de plus"
Pour François Bayrou, candidat du MoDem à la présidentielle, a estimé jeudi 16 décembre, qu'un nouveau plan de rigueur ne serait qu'"une rustine de plus". Martine Aubry, numéro un du PS, a dénoncé une double peine pour les Français.
Au lendemain de l'annonce par l'Insee d'une entrée en récession fin 2011-début 2012, le candidat du MoDem à l'élection présidentielle, François Bayrou, a répété vendredi ses "priorités" : produire en France et faire l'union nationale pour sortir de la crise.
"Au moment où les mauvaises nouvelles s'accumulent, entrée officielle en récession, menace imminente de perte de la notation AAA, montée du chômage, perte de pouvoir d'achat, déficit et dette, les priorités cruciales pour sortir du drame économique et social sont de produire et soutenir la production en France et de rassembler les forces du pays", a-t-il dit, au terme d'une visite dans deux usines du Loiret.
"Valoriser la production française"
M. Bayrou a insisté sur la nécessité de "valoriser la production française", citant l'exemple des Emaux de Briare, "produit de tradition et d'avant-garde entièrement produit en France". Cette entreprise, qui compte une centaine de salariés, a "refusé la délocalisation alors que des concurrents ont délocalisé et fait faillite", a t-il précisé.
Un 3e plan de rigueur serait "une rustine de plus"
Interrogé sur un troisième plan de rigueur, M. Bayrou a jugé que ce ne serait "qu'une rustine de plus". "Bien sûr, il faut rétablir l'équilibre des comptes mais l'essentiel est comment on reconstruit l'outil de production, ce qui demande un effort de longue durée pour lequel il faut une union nationale", a-t-il ajouté.
Candidat à la présidentielle pour la troisième fois, M. Bayrou a appelé à "sortir des guerres stupides de clans comme les Français le souhaitent", soulignant qu'"un sondage montre que 55% des Français sont d'accord avec l'idée d'une union nationale et seulement 37% veulent un gouvernement de droite ou de gauche".
Martine Aubry dénonce une "politique absurde"
De son côté, la première secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry a dénoncé vendredi une "double peine" pour les Français. "Ils avaient l'austérité, ils ont maintenant aussi la récession", a-t-elle regretté.
Convaincue que "la France et les Français paient le prix d'une politique absurde", la maire de Lille a estimé que "l'austérité conduite par ce
gouvernement a cassé tous les moteurs de la croissance, à commencer par la consommation qui régresse".
L'Insee annonce une récession
L'Insee a annoncé jeudi soir qu'il tablait sur deux trimestres successifs de contraction de l'activité - l'exacte définition d'une récession - au quatrième trimestre de cette année (-0,2%) et au premier trimestre 2012 (-0,1%) avant une timide reprise de 0,1% au printemps.
A Bercy, on maintenait contre vents et marées vendredi "une prévision de croissance volontariste de 1%" l'an prochain, prévision sur laquelle le gouvernement a basé son deuxième plan de rigueur.
Un pari impossible à tenir, préviennent certains économistes, sachant que l'OCDE prévoit un taux de chômage à 10,4% en France fin 2012.
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